Dirty arigato
Une musique composée de cordes enjouées, planante et tournée vers les nuages. Puis deux visages ahuris et du bitume face au portrait craché d'un homme en deuil. Un coup de serpillère imbibée violent...
le 28 juin 2012
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Kitano a fait de ce film une vraie oeuvre d'art. Dans tous les sens du terme. Il y a ajouté ses peintures, la musique de Joe Hisaishi mais surtout l'histoire du film.
On reconnait ce film d'auteur qui laisse une trace du passage de Kitano, artistique (ses tableaux) ou spirituelle (thème récurrents tels que la solitude, la mer, le suicide, les yakuzas, etc.).
Le silence est un des secrets de son succès, il laisse tout apparaître par l'image et la musique : la tristesse, la joie, la solitude. Cette sensation de mélancolie et de nostalgie est palpable et ce, jusqu'à la dernière scène.
Un policier qui voit ses amis mourir, sa femme atteinte d'une maladie qui la tue à petit feu, et qui a perdu sa fille. Vous l'aurez compris, Atlas porte sur ses épaules tous les malheurs du monde. Mais il fera tout pour rendre heureuse sa femme avant qu'elle ne meure. Il aura laissé paraître une carapace vide toutes ces années durant, mais pourtant au moment où la vie lui tourna le dos, sa coquille vide montra l'une des plus belles empathie.
C'est beau de voir cette complicité, car malgré tout, il reste humain avant d’être brute.
Bizarrement, dans son voyage vers la fatalité, ces dernières actions aussi involontaire qu'elles soient, n'apportent qu'aide et lumière aux gens qui l'entourent, ces gens qui n'avaient plus aucun goût pour la vie. Il leur aura ravivé leurs flamme à défaut de la sienne.
Ironiquement, il devient hors-la-loi pour être heureux. Qui l'eut cru, le seul moyen d'avoir accès au bonheur était de devenir son propre Némésis. Bafoué ses propres principes. Celle de la Justice froide et cruelle.
Je suppose qu'il nous demande si nous sommes prêts à tout par amour. Impliquant même l'idée que les choses simples sont les meilleures, mais surtout que ce monde qui suit mécaniquement des règles qui nous éloigne de l'éthique.
Je vais me répéter, mais Joe Hisaishi est toujours aussi excellent. Musique douce et forte au trait japonais. Une des meilleures BO qui aura su s'accoupler parfaitement avec le thème sans l'hyperboler.
Film à voir. À revoir.
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Créée
le 23 juin 2014
Critique lue 327 fois
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