Hana...Philaxie !
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le 3 janv. 2017
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Il est toujours intéressant de voir les créations de réalisateurs changeant de medium, de part les techniques acquises qui sont réutilisées dans le nouveau milieu. C'est le cas ici de Shunji Iwai qui passe des films live à l'animation avec ce premier long-métrage qui marque la préquelle du film live Hana et Alice.
On ressent ce passif ne serait-ce que dans la mise en scène, avec une utilisation récurrente de prises de vue en contre-plongée, ou encore de travelling.
Mais également, et surtout, dans la technique utilisée : la rotoscopie. Utilisation finalement des plus naturelle venant d'un réalisateur de film live. On a donc des mouvements de personnages particulièrement réalistes, grâce à des acteurs/trices convaincants. Certaines scènes – de danse notamment – sont vraiment belles et profitent au maximum de la rotoscopie.
Le chara-design est la plupart du temps très bon, notamment celui des personnages féminin. On pourrait le comparer avec Aku no Hana qui utilise la même technique. Les visages en particulier, peu détaillés, sont bien plus soignés dans Hana et Alice (je raccourcis le titre). Aussi je conseille aux personnes ayant boudé Aku no Hana pour cette raison de laisser sa chance à Hana et Alice.
On pourra également noter la présence de Hiroshi Takiguchi en directeur artistique, ayant déjà travaillé sur le magnifique Garden of Words. En résulte des décors de toute beauté.
Des personnages on retiendra surtout Alice et sa forte personnalité. Pas du genre à se laisser faire, elle sera le principal ressort comique du film et est très agréable à suivre. L'emploi de la rotoscopie rend le personnage à la fois dynamique dans sa gestuelle, et réaliste. L'attachement envers le personnage n'en est que plus fort.
Hana et Alice mènent l'enquête, mais finalement on s'en fiche pas mal de cette dernière. Ce film est avant tout une tranche de vie. Il n'y a pas vraiment de suspens ou de tension, rendant l'enquête assez accessoire.
La force du film est dans son ambiance, très douce et intimiste. Un vieil homme et une fille qui discutent dans un restaurant, puis sur un banc, puis sur une balançoire. Deux amies qui dansent dans un parking. Des scènes très simples, mais très bien filmées – pardon, animées.
C'est d'ailleurs pendant une de ces scènes, avec nos deux protagonistes couchés sous une voiture, où aura lieu le climax de l’œuvre. Avec cette quasi-absence de décors, les personnages prenant tout l'écran, comme s'ils étaient seuls au monde.
Cette ambiance est aidée par une BO signée Shunji Iwai (oui oui, le réalisateur lui-même) particulièrement belle. On ressent la douceur et cette tendresse que souhaite transmettre le film, et ce jusqu’à la musique de fin, magnifique, résumant les émotions partagées par ce dernier.
Malheureusement le premier film d'animation de Shunji Iwai ne fait pas un sans-faute, loin de là.
Le début est franchement poussif. Le film prend trop de temps à nous présenter ses personnages et son univers. J'irai même jusqu'à dire que certaines scènes sont dispensables.
Le problème principal vient du temps qu'il faut attendre avant de voir Hana qui n’apparaît que vers la moitié du film. Et c'est dommage, car ce n'est qu'une fois les deux collégiennes réunies que l'on obtient cette ambiance si tendre.
L'animation est pour le moins… inégale. D'un côté on a de réelles fulgurances avec ces travelling dans les escaliers qui caressent notre rétine. Et de l'autre on se retrouve parfois avec des scènes qui rament. Le reste du temps l'animation ne vole pas bien haut, rotoscopie oblige, mais les avantages donnés par cette technique compensent largement ce soucis.
On pourra également noter quelques soucis, parfois assez gênant, au niveau du chara-design. Certains plans, heureusement très rares, sont carrément moches. Quelques soucis de production semble-t-il.
Enfin, je regrette vraiment le placement de produit utilisé. Surtout qu'il est fait pendant une scène importante et de manière particulièrement insistante (le produit prend la moitié de l'écran, pendant au moins dix secondes…). De quoi casser l'immersion.
Elle a beau être imparfaite, Shunji Iwai nous livre une création techniquement audacieuse et particulièrement tendre et agréable. Je vous la recommande fortement, en espérant que, comme moi, vous sortirez de la salle avec un large sourire, signe d'avoir vu un bon film.
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le 12 mai 2016
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