Hannah Arendt prend un parti simple et à sens unique : celui de se recentrer sur la polémique que la philosophe a lancé par son Eichmann à Jérusalem. Autrement dit, plus qu'un film sur Hannah Arendt, c'est un film sur une une partie de sa vie ; le film est d'abord mal nommé.
Commençons par les points positifs. La photographie tout d'abord, efficace et discrète, le jeu ensuite, efficace et discret. Le sujet enfin, très intéressant pour tous.
"Eichmann, c'est moi", telle semble être la théorie de Hannah Arendt. Prenant la suite de Mme Bovary, son ouvrage fait scandale. Qu'elle aie raison est une hypothèse de la réalisatrice. Je regrette cette vision à sens unique qui fournit une lecture quelque peu biaisée de la polémique. Le scénario, mal ficelé, nous empêche de comprendre parfaitement la théorie qu'elle provoque et ses protagonistes.
Le film prend son temps, installe l’atmosphère, mais perd également son temps sans que l'atmosphère compense un scénario inefficient. La réalisation est médiocre, à l'image de l'ensemble. Lecture simpliste, dialogues trop répétitifs, après son bon début, Hannah Arendt s'embourbe dans des polémiques sans fouiller. L'impression de superficiel qui se dégage du film s'installe et prend progressivement le pas sur les qualités d'un film manqué.
Hannah Arendt est un film intéressant, j'en conviens ; il y avait pourtant de quoi faire mieux avec d'aussi bons éléments. Pourquoi ne pas faire, à l'image d'Hannah, une lecture originale de la polémique Eichmann ?