Hannah (Mia Farrow) et ses deux soeurs, mais également ses parents, son mari et un ex-mari, sont les protagonistes de ce tableau de famille par lequel, une fois de plus, Woody Allen revient sur l'ordinaire du couple, ou les turpitudes sentimentalo-conjugales nées de la routine et de l'incertitude amoureuses.
Allen partage modestement la vedette avec les autres interprètes du film, au point que son rôle d'ex-mari hypocondriaque se trouve détaché, en marge du portait de groupe. Affichant la dérision et le sens de la formule qu'on lui connait, le cinéaste ne se refuse pas à des moments plus sérieux où s'expriment sincèrement et sans détour burlesque le désarroi et les blessures des personnages.
L'influence d'Ingmar Bergman est alors évidente, et la seule présence de Max von Sydow la dévoile, qui introduit des instants sobres et intimistes. De sorte que l'infidélité d'Elliot et la solitude d'Hannah, que la séparation de Lee et de Frederick, qui sont autant d'incidents communs de la vie de couple, constituent, sous le détachement humoristique et feint de Woody Allen, une réflexion bien plus amère qu'il n'y parait. Malgré aussi le happy-end qui voudrait que cette mini-crise familiale ne soit qu'un simple et ponctuel incident de parcours.