Kara Wai superstar !
Un beau drame centré sur les relations parents/enfants situé dans les milieux les plus défavorisés de Hong Kong. Parvenir à faire la transition entre star de Kung Fu et acteur dramatique d’envergure...
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le 19 juin 2019
Un beau drame centré sur les relations parents/enfants situé dans les milieux les plus défavorisés de Hong Kong.
Parvenir à faire la transition entre star de Kung Fu et acteur dramatique d’envergure n’a rien d’aisé. Pour preuve, il suffit de voir le traitement réservé à des légendes du genre comme Jackie Chan ou Sammo Hung, obligés de se battre dans leur moindre film même après avoir dépassé l’âge de la retraite. Et pourtant, c’est ce que semble être parvenu à faire Kara Wai. A la fin des années 70/début 80, Kara, sous le patronage du grand Lau Kar Leung, était la star féminine majeure du film de Kung Fu. Le passage à une forme d’action plus moderne, au milieu des années 80 ne fut pas aisé pour elle, et elle se retrouva à écumer l’univers ingrat de la série B pendant près de deux décennies. Mais, suite à cette longue traversée du désert, Kara finit par se voir offrir des rôles dramatiques d’importance. Happiness représente, pour qui en doutait encore, la consécration définitive de son talent en la matière.
Yuk (Carlos Chan) est un jeune adulte dont la mère vient de décéder des suites d’un cancer. Il déménage à Hong Kong dans le but de reconnecter avec son père qui les avait abandonnés en Chine suite à leur divorce. Financièrement en difficultés, il fait la connaissance de Fanny (Kara Wai), une retraitée qui loue une chambre dans son appartement. La cohabitation entre les deux âmes solitaires n’a rien d’aisée.
Une vie simple
Tout dans l’histoire de Happiness sent le mélo ultra-larmoyant au possible. Et pourtant, si le film ne recule pas devant les séquences tirent larmes à l’occasion, le sentiment qui prévaut est bien celui de l’optimisme. Égoïste et incapable de s’impliquer, Yuk va lentement évoluer au contact de Fanny et de ses collègues du centre social où il travaille. Grâce à ces rapports humains, le cercle vicieux dans lequel il s’était enfermé va pouvoir être brisé et remplacé par un cercle vertueux. Évidemment, ce processus ne va pas sans difficultés. Mais le scénariste et réalisateur Andy Lo parvient à conserver un impressionnant équilibre entre moments dramatiques chargés en émotion et tranches de vies amusantes. Tout cela sans tomber à un quelconque moment dans le manichéisme. Même le père de Yuk, pourtant le protagoniste le plus à même d’être présenté comme un « méchant », est humanisé et sonne juste dans ses rapports avec les autres.
Lady is the Boss
Ce scénario habile n’est pas trahi par les acteurs, bien au contraire. Carlos Chan qui jusqu’ici n’avait jamais particulièrement brillé dans l’industrie est parfait dans le rôle de Yuk. On sent en lui le mélange de colère et d’anxiété qui ronge le personnage pendant la majeure partie du métrage. Mais évidemment, c’est Kara qui impressionne le plus. Oubliée la star de Kung Fu glamour : sans maquillage, habillée comme une grand-mère de Sham Shui Po, elle s’abandonne complétement dans son personnage de Fanny. Une prestation qui la semble destinée à gagner le HK award de la meilleure actrice 2016… A leurs côtés, une poignée de solides seconds rôles les épaule avec efficacité. On retiendra tout particulièrement le cuisinier adepte du body building interprété par un Louis Cheung déchainé et le père de Yuk joué par une autre ancienne star du cinéma de Kung Fu à la carrière renaissante, Chin Siu Ho.
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le 19 juin 2019
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