David O. Russel s’essaye à une comédie romantique légèrement atypique et un peu plus sophistiquée que la moyenne. Si l’adaptation du roman de Matthew Quick ne méritait probablement pas la hype dont il fait l’objet, et si la prestation de Jennifer Lawrence ne méritait certainement pas un Golden Globe, Happiness Therapy a le mérite d’aborder un sujet sensible avec tact.

[Coup de gueule] Cette manie de traduire des titres en anglais par d’autres titres en anglais pour les marketer en France est ridicule. Je demande une pétition. Je demande la nationalité russe pour ces gens afin de les envoyer très loin d’ici. Si Silver Linings Playbook n’était pas clair pour un public français, pourquoi ne pas l’avoir intitulé La thérapie du bonheur (québécois style) ? Bref. [Fin du coup de gueule]

Happiness Therapy communique une certaine fraîcheur qui manque souvent aux scénarios rebattus des comédies romantiques à l’américaine. Sans sombrer dans le vulgaire ou le beauf, elle demeure au contraire très plaisante et aborde le sujet des troubles psychologiques avec un humour parfois caustique et, paradoxalement, une certaine délicatesse.

On a vu Bradley Cooper plus charismatique et Jennifer Lawrence, bien que délicieuse, surjoue légèrement. Mais on se prend d’affection pour ces deux protagonistes tourmentés que la vie n’a pas toujours épargnés et dont on espère voir les névroses se compléter. C’est également un plaisir, comme toujours, de retrouver De Niro à l’écran, en papa imparfait.

C’est l’aspect “américain”, que l’on peut déplorer dans un bon nombre de films d’outre-Atlantique, qui tendra à plomber certains passages d’un film censé être une comédie romantique. L’amour du football américain ne touchera pas tout le monde ici, encore moins celui des Eagles de Philadelphia au point de parier des sommes d’argent ridiculement faramineuses. En tentant de rafler un public un peu plus large, Happiness Therapy a probablement réussi à charmer plus d’un homme féru de sports, mais au détriment de la qualité de l’ensemble. On pourra également lui reprocher sa longueur, car les 2 heures peinent un peu à passer parfois.

Outre ces quelques points négatifs, Happiness Therapy nous fait globalement passer un moment agréable, parfois serti de belles émotions.
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le 27 janv. 2013

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