S’il y a bien une saga d’animation injustement sous-estimée et oubliée par le public, c’est “Happy Feet”, alors laissez moi enfiler mon costume de vigilante pour essayer de réparer cette injustice et vous expliquer pourquoi Happy Feet c’est vachement bien en fait.
Bon pour commencer, stoppons les préjugés “oui mais c’est une comédie musicale avec des pingouins, c’est encore une soupe commerciale pour les enfants”, vous pensiez sérieusement que George Miller était le genre de gars à pondre ce genre de production ? Après Mad Max ? Parce que non, Miller n’a pas attendu Fury Road pour donner vie à un opéra épique, engagé et à la mise en scène grandiose.
Happy Feet, c’est un peu le film d’animation qu’on devrait montrer à tous les enfants, tant les thèmes que couvre ce diptyque sont divers et variés . Constat de la lâcheté humaine, quête identitaire à tendance crypto-gay menée par deux crevettes, relation père/fils, l’acceptation de soit et des autres, les problèmes climatiques actuels et le détachement avec lequel on aborde ce sujet….
Dans chacun des deux films, ces thématiques aboutissent sur un final grandiose. Dans le premier volet, le final surprend en jouant la carte de la subversion avec une esthétique très sombre cassant les codes relatifs aux divertissement familiaux que l’on trouvait dans la première partie du film, un final vraiment puissant donc, mais que le second volet va largement surpasser. En effet, les 30 dernières minutes concentrent tous les propos de la saga en aboutissant sur une scène de chant grandiose et émouvante, à l’image de la saga qu’elle clos.
Au delà de son propos, la saga est une vraie proposition de cinéma de grand spectacle et une claque de mise en scène. Tout comme pour Mad Max, Miller se plaît ici à filmer de vastes étendues désertes avec une approche parfois apocalyptique, notamment dans le second volet. L’aspect comédie musicale est également sublimé par une mise en scène faisant des scènes de chants de véritables opéras magnifiquement rythmés par un découpage dynamique et des mouvements de caméras très amples. Mises à part ces scènes de chant, la saga est remplie de scènes d’actions immersives et impressionnantes . Même si le second opus est réalisé à partir de performance capture et est donc extrêmement réaliste (les textures et les mouvements des personnages sont un réel plaisir pour les yeux), le premier n’est pas en reste puisque son animation en images de synthèse bénéficie d’un sens du détail pointu qui la rend vraiment convaincante.
En bref, foncez regarder cette magnifique saga polaire peu reconnue malgré sa maîtrise formelle et la justesse de son fond profondément mature.