Version particulièrement réaliste de ce que le cinéma « indé » peut apporter au paysage culturel et artistique d’aujourd’hui, « Happy Hunting » est le premier long-métrage de Louie Gibson, fils de Mel, très à l’aise avec la caméra. Il signe un survival percutant et réaliste qui, sur le papier, n’a pourtant rien de réjouissant ni même de novateur. Et pourtant, il résulte de son projet un sens accru du détail qui met en avant les difficiles conditions des rednecks psychotiques, eux qui n’ont parfois plus les pieds sur terre. Et lorsqu’une occasion de blesser autrui se présente à eux, les situations les plus aléatoires peuvent présenter le bout de leur nez. A travers les yeux d’un alcoolique aussi perdu que ses agresseurs, « Happy Hunting » ne ménage ni son spectateur ni ses réfractaires, sa violence de chaque instant étant autant psychologique que visuelle. Si le film n’en est pas pour autant exempt de quelques facilités d’ordre morale, ce long est un exemple de ce que la chasse à l’homme et ses sensations incontrôlables peuvent apporter aux arroseurs qui se retrouvent parfois arrosés… Nul n’est véritablement à l’abri dans ce monde parfois brutal.