Nothanksplease

Si j'ai souhaité voir le premier long-métrage de Josh Radnor, ce n'est pas en raison de son rôle de Ted dans "How I met your mother" (série que je connais peu, mais que je verrai toujours comme un sous-"Friends"), mais grâce à son deuxième film "Liberal arts", une jolie comédie sentimentale indie, portée par le charme d'Elizabeth Olsen.

Hélas, "Happythankyoumoreplease" m'aura nettement moins convaincu, petite comédie chorale encore plus typée indie, jusqu'à la caricature.
Les personnages sont de jeunes adultes beaux et un peu paumés, ayant tous un talent artistique, vivant à New York dans de beaux apparts ; la bande originale est composée de pop-folk, les héros font des références à Flannery O'Connor et aux Clash, ces gens sont progressistes et votent évidemment démocrate (avec une allusion ironique aux red states du vieux sud).

Pourtant, malgré cette caricature de film sundancien (où "Happythankyoumoreplease" a obtenu un prix du public), l'ensemble se révèle plutôt plaisant durant la première heure.
Certes, les problématiques de chacun apparaissent assez insignifiantes, les situations sont rarement crédibles et la mise en scène manque de subtilité, mais le film diffuse une légèreté appréciable et une bonne humeur indéniable, à l'image de la mignonne relation naissante entre Josh Radnor et Kate Mara.

En revanche, le film de Radnor m'a définitivement perdu dans sa dernière demi-heure.
La sympathique rom'com' cède alors la place à une pseudo réflexion tendance new age et développement personnel, dont le propos est grosso modo : chacun mérite d'être aimé, il suffit d'ouvrir les yeux (ou de les fermer lors d'un dîner romantique!). Alors le collègue moche et collant (mais gentil!) deviendra le prince charmant tant attendu...
On réalise en outre l'inanité de l'arc narratif consacré à Zoé Kazan et son boyfriend aux cheveux gras, artificiellement plaqué sur le reste.

Dommage de finir sur une impression aussi mitigée, car l'ensemble n'était pas si mal, surtout pour un premier film. Et puis les amateurs de rom'com' new-yorkaises y trouveront leur compte.