Non vraiment, je n'aime pas Seppuku. En fait, je crois même que c'est mon amour du cinéma classique japonais qui ne peut que me faire détester ce film.
Pourquoi me direz vous ? Tout tien en un mot : lourdeur.
Seppuku c'est d'abord une mise en scène extrêmement tape-à-l’œil : c'est-à-dire une stylisation des plans excessive. Ces plans, souvent symétrique d'ailleurs qui, s'ils peuvent donner une impression de « propreté » ou de maîtrise au premier abord ne font que finalement donner une impression d'artificialité au film. Impression d'artificialité qui ne va qu'en s'accentuant au regard des travellings bien trop maniérés et stylisés. Et même lorsque Kobayashi ne s'amuse pas à faire de jolis plans bien symétriques, il s'amuse à montrer. Trop montrer. Via un procédé grossier qui consiste à abuser des gros plans. Mais un gros plan, ça se mérite. On est loin de "Une femme dans la tourmente" de Naruse qui attend le dernier plan pour imprimer à jamais le visage de Reiko sur la pellicule et dans nos esprits. Kobayashi lui, par abus de ces gros plans leur enlève tout leur impact et donc toute vie à ses personnages. Et c'est là le principal problème du film : Kobayashi ne sait pas filmer les corps, en dehors de ces multiples visages il n'y a presque rien, aucune présence physique à l'écran (mention spéciale à la dernière séquence de combat), ce qui donne un film vide. Un film mort.
Le film achève son sabordage par la narration. à l'instar de "Douze hommes en colère", Seppuku souffre d'un gros problème : celle du film à « message ». Le message étant tellement mis en avant qu'on ne voit que lui : la narration n'est là que pour arriver au « message », ce qui rend le tout totalement prévisible et « linéaire », rien ne va perturber le scénario et finalement, le film va s'enfermer dans le couloir que lui impose le message pour ne plus jamais en sortir et ne rien offrir d'autre que ce dernier.
Au final, si Seppuku peut donner une impression de maîtrise exemplaire ça n'est finalement qu'une illusion : c'est en réalité le plus gros défaut du film : lorsque la mise en scène (ou plutôt les effets de mise en scène) et le message (laissez-les donc au facteur ces messages !) sont si voyants et prennent le pas sur la narration et l'efficacité même de la mise en scène c'est tout l'impact des images qui s'écroule, jamais rien ne s'en dégage. Le film n'est alors ni ennuyeux ni obscène : il est juste inintéressant.