Découverte du cinéaste Kobayashi avec l'un de ses films phares, plébiscité de manière incroyable tant sur SensCritique que dans tout milieu du cinéma qui se respecte. Haraki est une oeuvre évoquant le rituel du seppuku (ou harakiri donc) et toute la structure qui l'entoure.
L'oeuvre de Kobayashi est riche, extrêmement riche car face à rite sacré, utilisé par les samouraïs en terme de code d'honneur, le cinéaste va détruire toute l'image que l'on s'en fait, va démonter le sacralisé et va démontrer également toute l'hypocrisie d'un code d'honneur qui n'est pas toujours respecté.
A travers un noir et blanc superbe, une mise en scène dont on sent que chaque plan est incroyablement travaillé - ce duel de samouraïs à la toute fin du film, au milieu des champs dont le vent fait bouger les brindilles est d'une beauté extraordinaire -, étudié, etc. Personnellement, j'ai été assez bluffé par la justesse de la mise en scène.
On ne pourra également qu'admirer la richesse du scénario, rempli et qui se densifie et se complexifie au fur et à mesure que l'on avance. Complexifie dans le sens où rien n'est aussi simple qu'il n'y parait. Se complexifie car d'un personnage lâche on en fait un martyr, un héros finalement victime du code d'honneur du samouraï.
Le jeu des acteurs est aussi excellent, finalement très ritualisé, sacralisé, étudié. Car ici, le film ne joue pas vraiment la carte de l'émotion. C'est peut-être ce qui me manque un peu pour être touché totalement par ce Harakiri. Il me manque ce petit sentiment d'avoir été touché par le destin des deux héros de l'histoire tant leur jeu me semble finalement très théâtralisé...
Mais je ne boude pas mon plaisir, la richesse du scénario est telle qu'il est impossible de passer à côté de ce film. J'ai maintenant hâte de découvrir sa trilogie sur la condition humaine et Kwaïdan.