Lorsque j'ai vu Harakiri, je ne savais pas à quoi m'attendre. J'ai d'abord trouvé ça long, puis au fur et à mesure que l'intrigue progressait, j'ai été emporté par l'histoire. L'histoire, j'aime ce film parce qu'il raconte une histoire, mon père et son père avant lui nous racontaient toujours des histoires, et lorsque c'est bien conté ça vous donne envie d'écouter. C'est exactement ce que j'ai ressenti lors de mon visionnage de Harakiri : alors que le protagoniste vient demander aux puissants samouraïs du Clan Ii de pouvoir réaliser un suicide par harakiri chez eux et que l'intendant du clan tente de l'en dissuader, il décide de leur raconter une histoire. Son récit concerne un homme errant, un rônin qui serait venu voir le clan avec la même requête que lui : pouvoir accomplir le harakiri. Le film porte bien son nom car c'est en effet autour de cette pratique ancestrale japonaise que tourne l'intrigue. Le "harakiri" est un suicide par éventration qui était pratiqué au Japon du XII -ème siècle jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. Il permettait au samouraïs déchus de mourir avec honneur. C'est donc pour pratiquer ce suicide d'une violence inouïe que le rônin Hanshirô Tsugumo vient frapper à la porte du Clan Ii.
Le récit de notre homme nous intrigue aussi bien que les samouraïs ; on se demande où il veux en venir et en quoi cela à quelque chose à voir avec le fait qu'il vienne en ce lieu demander la permission de se faire harakiri. Jusqu'au bout les hommes du clan reste dans le l'incompréhension et le rônin parvient à terminer son histoire. La chute nous libère d'un poids ; alors que cet homme triste avec ses vêtements dépravés nous transmet plus de la pitié qu'autre chose, on apprend qu'il est en fait venu pour mourir honorablement et surtout qu'il est parvenu à se venger du tort que le clan lui avait causé auparavant, en tuant les principaux responsables de son malheur. On l'admire alors lorsqu'on découvre sa vrai nature et d'autant plus lorsqu'il se livre à son ultime combat face à tous les samouraïs du clan dans la dernière scène.
Ce rônin est incroyablement interprété par Tatsuya Nakadai qui narre avec tristesse et désespoir dans un premier temps la perte de sa fille et de son gendre et dans un second temps la terrible revanche qu'il a accomplit pour venger son gendre, mort dans le déshonneur à cause du Clan Ii qui n'a pas respecté le code d'honneur du samouraï en refusant l'aide demandé par Motome Chijiiwa le rônin.
La mise en scène est aussi très impressionnante pour l'époque notamment avec les scènes de duel et le dernier combat à la fin, ça vaut le coup d'œil !
Donc si vous aimez les films où l'honneur et la vengeance sont au cœur de l'intrigue et surtout si vous aimez les histoires bien racontées car c'est avant tout la force de ce film, je ne peux que vous recommander Harakiri.