Un film japonais des années 60 en noir et blanc qui parle de samouraïs, bien qu'on me le vende comme l'un des meilleurs films de tous les temps, il m'a fallu un petit moment pour me convaincre de le regarder, ce que j'ai finalement fait tout en me disant qu'au pire je pouvais tout simplement arrêter de le regarder si je m'endormais. Se mettre à voir un film avec autant de recul et d'appréhension n'est pas très bon signe en règle général et pourtant en toute sincérité je ne le regrette pas une seconde.
Je ne parlerais pas de l'aspect technique du film, j'y connais rien concernant cette période, je vous laisse vous renseigner auprès de ceux qui savent à quel point et pourquoi la réalisation de ce film est bonne si ce n'est pas déjà fait. C'est surtout le scénario en l’occurrence que je me permets de juger et je l'ai trouvé très bien ficelé. Au début je ne voyais pas trop où il voulait en venir et je me suis dit que pas mal de scènes étaient inutiles, notamment une scène violente dont je ne voyais pas encore l'intérêt, ce qui était une erreur puisqu'elles prirent sens par la suite grâce à une narration parfaitement maîtrisée. On passe d'un flash-back au temps présent parfaitement bien, on n'est jamais perdu sans que le film se sente obligé de préciser par texte où on en est.
Il ne se passe pas grand chose au cours du film pourtant les 2 heures qui le composent filent très vite car l'histoire est finalement touchante et bien que j'en ai deviné l'issue assez facilement et rapidement je voulais continuer de l'entendre. Le personnage principal est très charismatique et attachant sachant parfaitement jouer d'agréables moments de vie rafraîchissants, des rires machiavéliques, des pleurs de désespoir... j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un acteur de renom à l'époque, ça ne m'a pas étonné. La thématique du film est plus profonde que ce à quoi je m'attendais, le cliché de l'honneur avant tout.
Ce dernier est ici très bien abordé à mon sens car cet honneur qui revient très souvent dans les dialogues prend forme via un système démontré ici comme étant injuste mais surtout hypocrite et celui qui lève le masque n'en manque pas une seconde de cet honneur si précieux, face à lui le système ne peut que se refermer sur toujours plus d'hypocrisie pour guérir de ses blessures, une fin qui m'a vraiment plu. Je dirais maintenant pour chipoter que la seule chose que je reproche un peu au film c'est de ne pas avoir un antagoniste charismatique en face de notre héros, sur les 3 malades (on va les appeler comme ça) un seul offre une réelle résistance mais je la trouve un peu sous-exploitée, ou alors c'est le duel dont la mise en scène ne m'a pas parlé, je ne sais pas.
Quoiqu'il en soit malgré mon manque de connaissance absolu dans ce domaine, les cinquante ans qui me séparent du film, ma profonde appréhension avant de le visionner j'ai vraiment passé un bon moment dessus sans me forcer ou m'ennuyer, ce qui n'était pourtant pas gagné d'avance, peut-être m'intéresserais-je à d'autres classiques du genre et c'est à ce film que je le vaudrais ou peut-être en resterais-je là avec un bon souvenir, dans tous les cas c'était bien et si comme moi vous n'y connaissez rien je suggère vraiment de vous y intéresser a minima.