Alien et The Thing sont dans un bateau...
Devinez quoi ? Le bateau coule (pas littéralement, hélas, avec un titre comme ça !).
On ne remettra pas en question l'amour sincère pour le genre d'Alec Gillis et Tom Woodruff Jr, deux des piliers des effets spéciaux de la saga Alien.
Hélas, Gillis (aussi appelé le Mel Gibson du latex) se révèle bien meilleur superviseur d'effets visuels que réalisateur. La seule chose réussie dans son Harbinger Down étant la créature.
Tout le reste est digne d'un nanar de seconde zone : casting, réalisation, rythme. Même la musique semble en décalage sur l'action : pompière sur une scène de dialogue et absente lors de l'apparition de la créature.
C'est là qu'on réalise qu'être réalisateur ça ne s'improvise pas. Il serait facile de démonter le film point par point pour démontrer qu'il ne tient pas ses promesses. Pour résumer, en dehors de certaines maladresses, ce qu'on peut principalement lui reprocher, c'est d'appliquer mécaniquement les recettes du genre (les deux films précités en tête) sans chercher à aucun moment à les réinventer. Même ce vieux briscard de Lance Henriksen (recruté sans doute pour donner une caution authentique au projet) entouré d'une clique de bizuts (dont certains jouent vraiment comme des pieds) ne semble pas y croire.
Et pourtant. Malgré tout ses défauts, Harbinger Down a un petit quelque chose d'attachant. D'abord parce qu'on aime ce genre de pitch, ensuite parce qu'il y a quelques retournements de série B assez bien venus (à ce stade on prend tout ce qu'on peut), et enfin parce que la créature tentaculaire - version "crabe" de celle de The Thing - a un petit quelque chose de rétro qui n'est pas sans rappeler certains films de monstres japonais.
Mauvais mais sincère, et c'est ce qui est le plus navrant.