Présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2014 et ayant rencontré un beau succès en festival et dans les salles sud-coréennes, Hard Day est le second long-métrage de Kim Seong-Hoon.
Mêlant aussi bien suspense, humour noir et critique sociale, Hard Day se révèle plutôt prometteur dans sa première partie, renvoyant à des classiques comme After Hours. Le ton décalé fonctionne bien et le rythme est soutenu, la mise en scène, à défaut d'être totalement rigoureuse, proposant même une poignée de plans efficaces.
Malheureusement, Hard Day va rapidement montrer ses limites et griller ses cartouches au bout de trois petits quarts d'heure. Ne sachant plus trop quoi raconter, le film va ainsi enchaîner les rebondissements téléphonés et peu crédibles, survolant totalement la critique des autorités qu'il semblait vouloir aborder auparavant.
Faute de protagonistes attachants (soyons honnêtes, ils sont tous indéfendables, qu'il s'agisse du héros égoïste ou de sa famille vivant à ses crochets) et de comédiens charismatiques (la majorité surjoue), Hard Day devient franchement lassant sur la durée, tant le sort de ce flic ripou nous est totalement indifférent.
S'achevant sur un final à la morale bien puante, Hard Day est donc une belle déception, une promesse non tenue de thriller décapant et délirant, agréable dans sa première partie mais incapable de tenir la distance et manquant bien trop de personnalité.