Oui je sais, la note en surprendra plus d'un ici car ce film a mauvaise réputation, il a été massacré par la critique à sa sortie en 1991, je m'en souviens très bien, ça m'avait rendu furax parce que moi j'aime bien ce petit film bricolé avec 3 dollars, c'est un western urbain des temps modernes, enlevé, attachant, pétaradant et surtout sans aucune prétention. Il offre aux 2 stars de beaux rôles de losers burinés ; Mickey Rourke dont c'est l'avant-dernier film avant sa déchéance (ici, il est encore incroyablement beau) est vraiment craquant avec son incroyable look de biker désenchanté et philosophe, il est égal à lui-même, ersatz de Mad Max en combi de cuir et tondu à ras, offrant la panoplie complète de ses tics d'acteur qui l'ont rendu célèbre, d'ailleurs dans la VO, on comprend à peine ce qu'il marmonne, mais malgré ça, Rourke qui a accepté ce film uniquement pour l'argent, donne à son personnage une distance et un humour inattendus.
De son côté, Don Johnson est excellent en cow-boy d'opérette, champion de rodéo sur le retour mais rigolo et maladroit avec une bonne volonté touchante. L'interaction parfaite entre ces 2 potes fonctionne à l'amitié virile, en unissant leurs efforts pour empêcher la fermeture d'un bar. Comme on le voit, le scénario est mince, et l'Australien Simon Wincer pour son premier film américain, s'est inspiré de plusieurs duos célèbres en se contentant d'enchaîner poursuites en motos, cascades et explosions diverses sans trop se soucier du script qui ne sert que de prétexte.
Rourke et Johnson sont bien entourés par Chelsea Field, une actrice magnifique trop peu connue, par Tom Sizemore ou la belle Tia Carrère encore peu connus à l'époque, ou encore par Daniel Baldwin en méchant tenace, quatrième d'une fratrie que l'on découvrait ici. La séquence d'ouverture où Harley corrige 2 minables dans une station-service, donne le ton du film, on sait qu'on va passer un bon moment de pure distraction, et c'est ce qui compte avant tout, c'est un film purement commercial, destiné au grand public, pas question de fatiguer les neurones, et il est évident que ces aventures rocambolesques sont construites autour de ses 2 héros afin de les valoriser, bref c'est une vraie curiosité au ton jouissif, et je revois ce film avec toujours le même plaisir coupable (pas si coupable quand même)

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le 11 août 2018

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Ugly

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