On ne comprend pas le sacrifice de ce film par Sony et Columbia Pictures, ne faisant aucune promo sur le film (on a reçu le package publicitaire après sa sortie, et il y a eu peu de bandes-annonces auparavant, et aux States, il est déjà en pourparlers pour de la VOD, à peine sorti), aboutissant sur une semaine d'exploitation dans des salles vides, et un retrait de l'affiche dans sa seconde semaine. Sony a pris un crayon, a dessiné un poignard, et a planté Harold, mais était-ce si atroce, si catastrophique, pour qu'on le condamne avant même sa sortie ? En est-on arrivé au point que les studios ne nous laissent pas la chance de réfléchir par-nous-mêmes, tel un troupeau à diriger ? Sony : dessine-moi un mouton. Honnêtement, on ne comprend pas trop la haine. Alors oui, le film est clairement destiné aux enfants : les amis d'Harold sont caricaturaux à mort, les gags ne volent pas haut (sans être vulgaires ou hystéro, on le souligne), et l'histoire est ni faite, ni à faire. Pourquoi
on n'entend plus le narrateur au début du film (on ne répond pas à la question qui était la base du film, c'est très fort...) ? Il est mort depuis quand ? Pourquoi ne pas créer d'origine à Harold ? Pourquoi Harold retrouve subitement ses pouvoirs à la fin, et ne fait-il pas immédiatement revenir ses amis d'un coup de crayon ? Pourquoi peuvent-ils revenir tous seuls sans être dessinés ? On rêvait en secret que le papy était décédé peu de temps avant la venue d'Harold (ce qui aurait expliqué le mutisme de la voix-off) et que cet homme a noyé la perte d'un petit garçon en créant un enfant de papier (cela aurait fait une petite touche émotions pour les adultes)...
Mais non. Harold et le crayon magique est un film au scénario qui ressemble à un téléfilm d'après-midi, mais qui s'offre quand même les effets spéciaux de chez Sony (c'est vraiment propre), un Zachary Levi toujours partant pour faire un sourire enfantin (on l'apprécie bien), un rythme soutenu (ça fait de l'avion, de la moto, ça dessine plein de choses...), et les gags fonctionnent bien sur les tous-petits. On ne peut pas détester, et on aurait parié que le film, bien distribué, notamment vers Noël, aurait pu avoir un petit succès auprès du public familial. Dommage, Harold n'a qu'à sortir son crayon violet, et se dessiner un Doliprane, pour faire passer la douleur du poignard dans le dos... Sinon, pour les adultes qui veulent un très bon film sur un personnage qui s'appelle Harold (coïncidence ? Ça m'étonnerait.) et qui sort des pages d'un livre pour confronter son auteur, vous avez L'Incroyable destin d'Harold Crick, promis, c'est très bien. Dessinez-vous un mouchoir avant, quand même.