Woody Allen signe ici une comédie amère sur l'artiste, sur son rapport avec son oeuvre, ses rapports avec ses proches, sur la relation entre l'une et les autres. Et sans doute le scénario n'est-il pas dépourvu d'inspirations autobiographiques.
Allen incarne lui-même Harry, cet écrivain dont les romans à succès empruntent leur contenu de turpitudes sentimentales et, surtout, sexuelles -le cinéaste n'a jamais abordé la question sexuelle de façon aussi crue, comme une réelle obsession- à la propre existence de l'auteur. Les conflits avec les femmes de sa vie nourrissent ses créations ou bien c'est l'oeuvre qui les engendre en ce qu'elle révèle des anecdotes et des situations bien embarrassantes. D'où d'incessantes scènes entre les intéressées et le romancier.
La mise en scène épouse la confusion affective d'Harry et sa production littéraire. Aussi, quelques uns des protagonistes apparaissent successivement dans leur réalité et en tant que personnage fictif, interprétés par deux comédiens différents.
Il reste, qu'en dépit de la dérision habituelle dont Allen affuble son personnage, en dépit d'une réflexion originale sur le dédoublement de l'artiste, la comédie ne m'a pas convaincu complètement, comme si j'attendais du cinéaste qu'il renouvelle ses thèmes, qu'il me surprenne.