Les moldus feront mieux de commencer par lire le roman
Harry Potter à l'école des sorciers est un film assez paradoxal. Les omissions et changements par rapport au roman enrobent d'un écrin de niaiserie simpliste le matériau d'origine et irriteront le fan intransigeant. Malgré ces coupes franches, le film dépasse les deux heures de durée, avec une réalisation très... classique, de "film familial" pourrait-on dire.
Les spectateurs n'ayant pas lu le roman et découvrant Harry Potter à travers ce film risquent de porter un jugement biaisé envers la franchise entière, notamment les romans (qui sont les premiers à compter, certains diront les seuls). Voilà pourquoi il vaut mieux lire le premier roman de la série auparavant, voire davantage.
Pour les lecteurs enthousiastes qui voudront bien passer outre les approximations du scénario, retrouver l'univers d'Harry Potter en images et en sons est potentiellement un véritable plaisir. Tout comme le premier roman peut être vu comme une introduction assez naïve à la série (les héros étant alors encore petits enfants, idem pour le coeur de cible du public), on peut regarder avec indulgence cette introduction certes bien moins réussie, plutôt niaise et parfois bien ratée, à des films suivants qui seront, sinon meilleurs, d'au moins aussi bonne qualité. Les jeunes acteurs aussi s'amélioreront, et l'on s'habitue à eux. Je trouve déjà Alan Rickman excellent dans le rôle de Severus Rogue, mais c'est peut-être parce que je suis moi-même fan du prof. Rogue.
Notons une bande-son bien pompière mais enthousiasmante de John Williams, toujours basée sur des thèmes récurrents (qui perdureront, malgré les changements de compositeurs, dans les films suivants). On le reconnaît aisément, celui-là.