Si certains jugent que cet épisode est le moins bon de la saga, il vaudrait mieux pour eux de n'avoir jamais commencer cette saga.
Encore pire, s'ils pensent que cet épisode est en-dessous de La Coupe de Feu... autant dire que la coupe est pleine.
Une "mauvaise" adaptation, certes, mais un mauvais film ?
Évidemment que ce film ne respecte pas vraiment le livre, je peux le concevoir, mais il faudrait se convaincre d'une chose : une adaptation ne doit pas être une reconstitution calquée et intégrale du bouquin.
Oui, il y a des raccourcis, parfois hasardeux ou mal ajustés par rapport au livre. Bien sûr que la photographie grise et terne de David Yates peut bousculer les esprits par rapport aux couleurs pétantes de La Coupe de Feu.
Ce n'est pas un grand secret, je n'ai pas une grande estime pour la Coupe de Feu. Il faut dire que L'ordre du Phénix commence mieux : une introduction réussie avec le gros Dudsley qui s'enchaîne avec des détraqueurs. Puis, il se conclut mieux avec une fin spectaculaire, notamment ce qui est sans doute le meilleur affrontement de toute la saga entre Dumbledore et Voldemort.
Et puis, la qualité du traitement des nouveaux personnages secondaires est tellement rehaussée. Bellatrix Lestrange, Luna Lovegood et surtout... Dolores Ombrage. Réussir à nous faire détester Ombrage, c'est le signe d'une certaine réussite... elle incarne le cauchemar professoral qu'on a tous redouté un jour dans notre enfance, et son totalitarisme est à la limite du nazisme et se fait le porte-étendard d'une propagande orchestrée par le ministère de la magie.
Même constat pour Voldemort, il est dans ce film milles fois plus charismatique, imposant et redouté que dans les quatre précédents épisodes, sa noirceur et cette connexion avec Harry où il tente de le posséder sont des moments qui caractérisent bien mieux cet anti-héros que son numéro de clown dans la Coupe de Feu. Son idéologie du sorcier au sang pur, d'un idéal commun où les enfants de moldus n'auraient pas d'avenir. Cette vision obscure continue donc son chemin et le seigneur des ténèbres tente, par tous les moyens, d'éloigner Harry de ses compagnons pour le rendre plus vulnérable. Il en vient même à le faire douter sur ce qu'il est, mettant en éveil les notions du bien et du mal. J'ai apprécié.
Alors, il va de soi que tout n'est pas réussi dans cet épisode : le demi-frère d'Hagrid, par exemple, est assez dispensable tant son utilisation est évasive et ratée... Et beaucoup de zones d'ombre du film n'ont pas été exploité. De plus, et je pense que ce sentiment a été partagé par tous les fans de la saga, l'Ordre du Phénix comme il se fait appeler s'est avéré assez complexe... les prémices du film laissaient penser que nous allions nous concentrer sur Sirius, Lupin, Nymphadora et les autres... pour sortir un peu des sentiers battus de l'école Poudlard.
Quoi qu'il en soit, L'Ordre du Phénix reste à mes yeux un épisode honnête, doté d'une dimension dramatique qui a su amplifier les émois et la psychologie d'Harry et mettant en visuel les répercussions qu'elle a engendrée sur son entourage.
ps: S'il y a une chose pour laquelle il faut se réjouir communément dans ce cinquième volet, c'est le retour du coiffeur d'Harry et Ron, il est enfin sorti d'Azkaban le bougre ! Ils ont retrouvé une lueur de décence dans leurs cheveux.