N'attendant même pas que le premier volet casse la baraque (ou pas), le réalisateur Chris Columbus s'attelle déjà à l'adaptation des secondes aventures du petit sorcier, toujours avec la complicité de Steve Kloves au scénario.
A l'univers extrêmement lisse de la première aventure, cette suite ajoute une légère touche bienvenue de gentils frissons, plongeant par instants le film dans une ambiance de train-fantôme pour minots. Un aspect directement hérité du livre dont il s'inspire, donnant donc lieu à un résultat un peu plus folichon que précédemment.
Toujours aussi académique et impersonnelle, la mise en scène de Chris Columbus s'avère cependant efficace, notamment dans les séquences à suspense où le cinéaste s'amuse visiblement comme un fou à reproduire certains mouvement de caméra dignes d'un véritable film d'angoisse. Le film offre également quelques scènes spectaculaires, comme l'attaque des araignées géantes ou le final.
Comme précédemment, le scénario se contente un peu trop de cumuler les scènes clés, occasionnant un rythme mécanique et parfois un peu soporifique. D'une durée frôlant les trois heures, la version longue permet d'aérer le récit et de l'approfondir un peu par petites touches, même si cela rend la chose encore plus interminable pour qui ne goûtera pas vraiment au spectacle.
La direction artistique reste globalement la même mais permet cette fois d'apprécier un peu plus la majesté des décors, tout particulièrement dans le dernier acte, et les effets spéciaux vieillissent un peu mieux, si l'on excepte le match de Quiddicth, bien filmé mais souffrant d'incrustations numériques bien trop voyantes. En ce qui concerne la distribution, si les jeunes comédiens pataugent encore un peu malgré une petite amélioration, le reste est une nouvelle fois parfait. Kenneth Branagh et Jason Isaacs font une entrée remarquée dans l'univers de J.K. Rowling, bien aidés il est vrai par des personnages hauts en couleurs.
Sans surprise, Harry Potter et la chambre des secrets reste dans la droite lignée d'un premier volet horriblement sage, mais compense son approche impersonnelle par une certaine efficacité et par une ambiance un peu plus sombre. Alfonso Cuaron n'allait pas tarder à tout chambouler, pour mon plus grand bonheur.