Pour ma première critique, je me devais de choisir un film cher à mon cœur. Ce sera Harry Potter et le prince de sang-mêlé réalisé en 2009 par David Yates. Je suis un grand fan de la saga Harry Potter, j'aime autant les livres que les films, et avec le recul des années qui se sont écoulées depuis la sortie du dernier film, j'ai le sentiment qu'il faut appréhender les films indépendamment des livres, et vice-versa. Ce sixième chapitre des aventures du jeune sorcier est le plus controversé de tous. Le principal reproche qui est fait, c'est le manque de rythme. Pourtant, c'est pour moi une force du film; le rythme assez lent est une aubaine pour le développement de la trame scénaristique, et permet d'approfondir les traits de caractères des différents protagonistes.
A mon sens, en ce qui concerne la saga cinématographique, ce sixième volet est le plus abouti. Ici, contrairement à ce qu'il a pu faire dans L'ordre du Phoenix, David Yates décide ici de poser les enjeux de manière lente et de bien développer les différentes parties du scénario. Choix qui s'avère très judicieux pour cet épisode de transition, où l'univers des sorciers gagne en noirceur et en maturité. Cette volonté d'assombrir l'univers se ressent également dans la mise en scène, les couleurs de chaque plan sont bien plus ternes que dans les épisodes précédents. Le filtre gris bleuté qui est présent tout au long du film renforce cette atmosphère sombre. La musique de Nicolas Hooper est marquante et accompagne le récit dans un tout cohérent avec certaines tonalités constantes. Mention spéciale au thème de Dumbledore, qui est sûrement l'un des plus marquants de la saga. Les acteurs sont tous très bons dans leur rôle et incarnent parfaitement leur personnage. Niveau scenario, les personnages gagnent en profondeur, par leurs histoires amoureuses ou par leurs choix, et l'histoire en elle même avance vers des enjeux de plus en plus sombres.
Le défaut majeur du film, ce sont ses incohérences. J'en ai décelé deux principales.
D'abord, lorsque Harry est pétrifié dans le train, Malefoy pense s'être débarrassé de lui, sauf que Luna est là pour sauver Harry, certes. Je ne comprends pas l'enjeu de la situation car même si Luna n'était pas intervenue Harry serait retourné à Londres et aurait transplané à proximité de l'école sans problème pour rejoindre ses camarades. Ensuite, Harry donne soi disant du Felix Felicis à Ron pour le match de Quidditch, ce dernier le croit et fait des exploits monumentaux lors du match. Plus tard dans l'année, Harry utilise vraiment sa potion de Felix Felicis devant Ron qui n’émet pas la moindre interrogation. Pourtant il aurait dû être surpris qu'Harry ait encore sa potion.
Ces incohérences ne sont pas trop gênantes mais sont tout de même présentes et méritent d'être signalées.
Non exempt de défaut, Le Prince de sang-mêlé est l'épisode le plus abouti de la saga. Il fait office de véritable transition vers le dénouement de l'histoire, vers le dernier chapitre d'une aventure mémorable.