La saga Harry Potter semble bien épurée. Les sept livres sont parus et le nombre d'années entre les différents films font quelque peu oublier la trame, importante pour regarder un nouvel opus. Qui plus est, une horde de nouveaux jeunes héros pour bambins a déferlé (en littérature comme au cinéma) et la Pottermania est révolue depuis longtemps... Serait-ce la fin de Harry Potter ? Oui en un sens, chose que l'on ressent bien d'ailleurs.
Le début de ce sixième film commence bien, on y retrouve de la magie, de la complicité, des cours intéressants et un match de quidditch (il y avait longtemps !). Arrivé à la moitié, on tombe dans le teen movie classique, où chacun est amoureux d'un tel qui ne sait pas qu'il l'aime etc, etc. Passage de l'adolescence obligé mais quand même un peu trop poussif ici, une grande partie du film s'apparentant plus à une sitcom pour ados qu'à une aventure fantastique. Ceci dit, le long-métrage et ce, malgré son avarice en action, offre un très beau spectacle, très intimiste mais aussi nostalgique.
Le glas sonnant pour la série, cette avant-dernière histoire annonce lentement son ultime suite mais elle nous rappelle entretemps les précédentes aventures et l'évolution des personnages nous saute brusquement aux yeux. Quant à la réalisation, David Yates se surpasse en faisant des plans léchés à foison incrustés d'effets spéciaux certes inutiles mais agréables, le tout sur la sublime photographie de notre compatriote Bruno Delbonnel. En bref, Harry Potter et le prince de sang-mêlé est un épisode surprenant, manquant peut-être de souffle épique mais très agréable pour une saga en dent-de-scie.