Bon. Cette fois encore, on s'attaque à du lourd. Si la première expérience de Yates était somme toute bancale, cette deuxième tentative est profondément ratée. Presque rien ne fonctionne, la magie des premiers opus a disparu, la caméra se contente de peu, sans parler du rôle de la BO, si primordial dans les premiers films, devenu plus qu'anecdotique. Déjà il y a six ans, à la sortie du film, j'étais mal à l'aise, loin d'être emballé par une histoire que j'avais pourtant lue et relue, dévorée même. L'adaptation souffrant déjà de lacunes dans l'opus précédent, est pour le coup presque dénuée d'enjeux :
même si la révélation de l'identité du Prince de sang-mêlé peut être une surprise, tout comme le faux Horcruxe, on sait très rapidement que Harry va utiliser la Felix Felicis pour obtenir le souvenir de Slughorn, ce qui dans mon souvenir, n'est pas le cas du livre dans lequel le suspens est bien mieux géré... La noirceur voulu par le propos peine à convaincre à travers une mise en scène assez plate, toujours loin du troisième opus (je sais, on y revient toujours, mais bon, c'est la référence de la saga quand même !).
La mort de Dumbledore, si elle m'avait transporté dans le livre et m'avait ému au premier visionnage de l'adaptation, a perdu de son émotion avec le temps, pour devenir une scène finalement assez convenue et par conséquent frustrante. Le final du film, post-mortem du vieil Albus, est tout autant énigmatique et mauvais que pour celui du cinquième film.
Mais rassurez-vous, il y a des choses à sauver dans celui-ci aussi ! Dans ce film, Emma Watson descend... oh wait... en fait non. Par contre, Bonnie Wright (Ginny pour les intimes) prouve des qualités esthétiques certaines, même si on reste loin du quatrième film et de la fameuse descente des escaliers. Désolé, il fallait que j'essaie de sauver quelque chose de ce film ! Non mais plus sérieusement, Alan Rickman est toujours aussi convaincant dans le personnage ambigu et froid de Rogue donnant lieu à quelques scènes exquises qui ne parviennent cependant pas à élever le film dans son ensemble.
C'est ainsi que Yates poursuit sa voie sinueuse, irrégulière et trouble dans le monde conçu par J.K. Rowling, sans envergure, sans classe, sans beaucoup trop de choses qui pourraient, qui devraient être présentes.
Le premier échec de Yates, c'est par là :
http://www.senscritique.com/film/Harry_Potter_et_l_Ordre_du_phenix/critique/47683832
Et la rétrospective, c'est par ici :
http://www.senscritique.com/liste/Retrospective_de_mon_enfance_1_la_saga_Harry_Potter/950943