« Bloody hell ! What’s happening ? »
Avec Chris Columbus passé à la production, c’est Alfonso Cuaron qui se glisse derrière la caméra ... et ça décoiffe ! Finies les défroques de premier de classe, nos (jeunes) héros arborent fièrement leurs jeans et sweaters, ils font des soirées bonbecs, et balancent des jurons en lieu et place de leurs dialogues autrefois très policés. Bienvenue dans l’univers d’Harry Potter adolescent, auquel Cuaron réussit enfin à donner un peu d’épaisseur, et une véritable atmosphère visuelle. Le premier quart d’heure est particulièrement barnum, le reste tient globalement la route, avec quelques bonnes pointes d’humour, et pas trop de longueurs (un peu, mais pas trop...).
Côté intrigue, j’ai toujours adoré le troisième bouquin : c’est le seul dans lequel Harry ne passe pas son temps à sauver le monde d’un énième retour de Voldemort ! A part cela, l’histoire ne raconte pas grand-chose, mais peu importe : ce qui compte, c’est l’ambiance, la vie qui fourmille dans ce monde de magie.
Niveau acteurs ... enfin, Daniel Radcliffe commence à savoir réciter son texte correctement ! Comme quoi, les miracles existent. Ce n’est pas encore folichon, mais il y a un gros mieux par rapport aux deux premiers épisodes, dans lesquels son jeu se situait au niveau du rien, ou à peu près. Rupert Grint s’améliore à chaque nouveau film, et Tom Felton écrase tous les autres gamins réunis. Sans oublier Gary Oldman, sa performance puissante apportera d’ailleurs un nouveau souffle à sa carrière.
Le seul regret, finalement, c’est Lupin : l’un des personnages les plus adorables de l’univers de Harry Potter, mais ici campé par un moustachu roux avec une mèche rétro ... no comment, man.
Enfin, la musique est signée John Williams, pour la dernière fois dans la série, et cela se sent : jamais il n’a mis autant de cœur à l’ouvrage pour un film Harry Potter, ses compositions alternent mélodies légères et rythmes cuivrés avec une habileté hors norme. Chapeau l’artiste !
Bref, un Harry Potter comme on les aime : plus sombre, un chouïa plus adulte ... et surtout, un univers beaucoup, beaucoup plus immersif ! Du tout bon pour Cuaron.