Épilogue de la saga Harry Potter, la décision fut prise de scinder le roman en deux films sous prétexte d'offrir aux fans une fin digne de se nom. Pourquoi pas, mais oserais-je évoquer la seconde (et principale ?) raison, purement mercantile celle-là ? David Yates sait parfaitement qu'une partie du public, ceux qui ont grandit avec Harry Potter (génération dont je fais partie), ira voir le film quoi qu'il arrive. Il est clair que le film n'est d'ailleurs adressé qu'à ceux qui ont vu les précédant volets. L'histoire reprend à peu près là où se finissait Le Prince de Sang-mêlé, sans qu'aucune explication ne nous soit donnée sur ce qu'est un horcruxe par exemple. Et pourquoi le faire puisque le public a était fidélisé depuis longtemps, que ceux que Harry Potter intéressent ont vu les autres films et que ceux que ça n'intéressent pas ne commenceront pas maintenant.
Dans tous les cas, Les Reliques de la Mort, partie 1 donne par moments la désagréable impression de faire du sur-place. Ça n'est pas vraiment palpitant mais pas vraiment ennuyeux non plus. La fin de la saga approchant, une certaine mélancolie se dégage. L'adieu au placard où nous avions découvert pour la première fois le jeune Harry dans L'école des sorciers, le retour à Godric's Hollow sur la tombe des Potter et dans la maison familiale, là où tout a commencé... Un retour aux sources, certes, mais qui n'est pas sans contenir quelques nouveautés. La principale étant que pour la première fois, l'intrigue ne se déroule pas à Poudlard et tient plus du road-movie. De même, là où les autres films regorgent de personnages, Les Reliques de la Mort, partie 1 est entièrement tourné vers nos trois héros, tous les autres ne font que passer. Ce choix permet de développer et approfondir les relations entre Harry, Hermione et Ron, faites d'amitié, d'amour, de jalousie et (d'un peu) d'ambiguïté.
Poursuivant se qu'il avait entrepris avec L'Ordre du Phoenix, David Yates introduit le thème plus politique de l'épuration ethnique, qui frappe ici les moldus. De la statue ornant le hall du Ministère de la Magie au mot « mudblood » tatoué sur le bras d'Hermione, la référence au nazisme est explicite.
Notons également l'arrivée du compositeur Alexandre Desplat, qui nous permet enfin d'avoir une musique de qualité après les compositions médiocres de Nicholas Hooper.