Dernier horcruxe de mon adolescence : détruit.
Je pourrais faire de grandes phrases pour résumer Harry Potter et la présence de cette saga dans l'évolution - positive je l'espère - de ma personnalité et de mon tempérament. Je pourrais dire que Harry Potter, c'est le livre de ma génération, le truc dont on parlait entre copains à la récré au collège, le phénomène qui m'a fait connaître et aimer les jeux de rôles, quand j'allais jadis sur des forums qui y étaient consacrés. Mais je peux résumer le tout en quelques mots seulement : Harry Potter, Ron Weasley, Hermione Granger, c'est moi.
J'ai commencé à lire la saga alors que peu de gens savaient vraiment de quoi il s'agissait. On m'a offert le troisième livre en premier, alors que l'adaptation cinématographique de l'École des Sorciers n'était pas encore sortie. Je l'ai dévoré, et les deux premiers aussi, assez vite pour avoir tout fini avant la sortie de ce que je pourrais appeler "mon rêve en images animées". À l'époque, j'étais Hermione. Je savais tout sur tout, j'étais la meilleure, et j'avais un goût prononcé pour l'aventure, pour le mystère, pour les frissons. J'étais Hermione Granger, et les livres prenaient une dimension toute autre. Rien ne fut différent pour les films, du premier qui me transporta dans ce merveilleux univers dont j'avais tant rêvé, au dernier qui tira des larmes de mes yeux souvent si secs.
Harry Potter et les Reliques de la Mort, part. 2, est sans doute le Harry Potter le mieux adapté au cinéma. Que l'on hurle au scandale - j'entends déjà les hordes de fans prétextant l'absence volontaire de l'histoire de Dumbledore - mais je l'ai trouvé presque parfait. Bien sûr, de gros morceaux manquent. Je pense pourtant que ce n'était pas au deuxième film de raconter tout cela. Le premier ne l'a pas fait, et c'est bien dommage, mais la suite devait se centrer principalement sur la recherche des derniers Horcruxes et la bataille finale à Poudlard, ce qui fut chose faite.
Je ne vais pas parler des souvenirs de Snape, magnifiquement représentés. Je ne vais pas non plus parler de Neville Fucking Longbottom. Je vais juste parler du travail admirable de David Yates qui a réussi à faire des clins d'œil aux plus anciens films sans pour autant perdre de vue l'intérêt principal de celui-là, qui était de clore la saga une bonne fois pour toute. On pleure - beaucoup -, on rit, on "hiiiiii" sur Ron et Hermione, et on regarde notre enfance partir. Tout est expliqué, tout s'emboîte et finit par donner un puzzle logique, que même ceux qui n'ont pas lu les livres peuvent comprendre. À la fin, on y va de sa propre critique : pas assez fidèle, pas assez solennel, fin clichée... Mais on ravale sa fierté et on se dit que c'est un sacré bon épilogue pour un phénomène d'une telle ampleur.
Comme dans le conte des trois frères, on enlève notre cape d'invisibilité, et l'âge adulte nous accueille, comme un vieil ami. On ne peut pas revenir en arrière, mais on a hâte de se projeter dans le futur. Harry Potter m'a fait sortir de l'adolescence. Harry Potter m'a initiée à la vie. Et pour cela, je ne serai jamais assez reconnaissante envers JK Rowling, et envers ce que tous ces réalisateurs, qu'il s'agisse de Cuaron, de Yates, de Colombus, etc, ont accompli.
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