Le dernier film de la saga navigue un peu entre deux eaux : parfois il retrouve l'excellence du rythme et du suspense du Prince de sang-mêlé et parfois il prend son temps comme dans la première partie des Reliques de la mort.
Malheureusement, il remplace trop souvent les morceaux de bravoure et le romantisme noir de ce dernier pour une emphase trop hollywoodienne. Au lieu de rechercher la psychologie et l'émotivité des personnages dans une adaptation véritablement visuelle et cinématographique, le film les fait trop déclamer comme des slogans les phrases clefs du livre. Au lieu d'une mise en scène plus poussée des états d'âme de Rogue, de Malefoy ou d'Abelforth Dumbedore, dont la trajectoire est passionnante, le film n'en finit pas de finir dans des grands face-à-face qui rappellent les pompeux combats de boss vidéoludiques. La toute fin est quant à elle trop longue et peu crédible, mais c'est aussi un reproche qu'on peut faire au roman.
Certes, la puissance du récit de J.K. Rowling transparaît constamment, et le film s'inscrit esthétiquement dans l'excellente lignée des précédents, mais il reste comme un goût de "bon, mais sans plus" à cette apothéose.