Trop, C'Est Trop...

Après une très bonne première partie narrant le voyage de Harry à la recherche des fameuses reliques supposées contenir les différentes parties de l'âme de Voldemort, la suite débarque pour achever l'adaptation de ce qui est sûrement la plus grande série littéraire de ces vingt dernières années.
Et si le livre réserve de très belles surprises dans ces dernières pages, il offre aussi une bataille épique au coeur de Poudlard, séquence qui n'est pas forcément la plus marquante de la saga.

Seul problème, cette deuxième partie des Reliques de la Mort consacre trois quarts de son temps aux affrontements qui ont lieu au sein de cette ancienne école.
Et si les effets, l'action, la mise en scène permettent de mettre en valeur des batailles assez impressionnantes, on ne peut toutefois s'empêcher de regretter que ce film est bien plus faible en émotion que le bouquin.

Dites adieu aux révélations poignantes sur la famille de Dumbledore, ne vous attendez pas à verser une larme ou deux sur les cadavres de camarades tombés au combat, ni de souffrir avec les héros de la violence des combats. Harry Potter 7, 2e partie est un film qui enchaîne bien trop vite les événements pour donner l'impression de vivre vraiment l'expérience. Qui plus est, l'humour si cher à David Yates fait respirer les spectateurs mais a aussi l'effet pervers de rompre l'atmosphère tragique supposée toucher à certains moments.

La réalisation ne nous épargne pas non plus les clichés, d'autant plus criants qu'il ne s'agit pas ici de lignes à lire. Vous devrez donc supporter les déclarations d'un Londubat, certes sympathique mais tout de même pathétique, sur les valeurs des sorciers et la méchanceté des Mangemorts qui ne veulent que la ruine du monde, les longs face-à-face où deux sorciers mettent tout leur talent à l'épreuve pour tenter de terrasser leur adversaire, les plans panoramiques où une armée de bonshommes tout de noir vêtus n'attendent qu'un seul signal pour tout mettre à feu et à sang...sans parler des longues galoches que l'on voient arriver longtemps à l'avance.

Clairement, il est dommage de ressortir du film avec la seule impression d'avoir assisté à une série d'explosions et de jets de flamme. Même des scènes attendues et riches en révélations, comme celle réussie des souvenirs de Rogue, passent en second plan devant l'omniprésence des effets spéciaux.

Si ce dernier film n'est en soi pas mauvais, il donne une image de conclusion hollywoodienne à une série de longs-métrages qui ne l'est pas tant que ça. Mais le pire est que l'on quitte la salle sans cette sensation merveilleuse qu'après ça, plus rien ne saura nous émouvoir et nous transporter aussi loin.