Je connaissais vaguement le film de nom m'attendant à une énième comédie Française sur des bobo en pleine crise existentielle ou ce genre de thématiques. Ya un peu de ça mais on est dans une vraie comédie dramatique qui tire plus vers le thriller psychologique à certains moments.
L'histoire ressemble à un fait divers local d'un petit journal provincial relaté et interprété de manière étrangement crédible. Que ce soit la construction scénaristique qui intègre le malaise et la bizarrerie avec brio, la réalisation impeccable et surtout le casting très juste qui colle parfaitement aux personnages.
Il n'y a pas de stars mais des acteurs abonnés habituellement aux seconds rôles comme le dérangeant Sergi Lopez qui campe le fameux Harry devenu culte. Même les gamines jouent bien et sont plus que "raisonnablement casse couilles" comme dirait Michel dans le film, autre signe d'une direction d'acteurs maîtrisée.
L'ambiance qui sent bon les années 90 reprend aussi quelques élèments des films d'angoisse avec la maison isolée en plein désert par exemple, nid de tous les fantasmes. Outre l'humour noir il y a également des touches d'insolite comme la fixette sur les toilettes faisant office de running gag, de la première rencontre jusqu'au "cabinet" d'écriture rose fuschia.
Avec du recul on peut même classer cette histoire farfelue dans un délire schyzophrène à la Fight club. Cet Harry aussi libre que riche est tout ce à quoi aspire Michel empêtré dans une vie familiale pesante, Harry qui apparaît souvent comme par magie en pleine nuit et qui se souvient par coeur des premiers écrits de Michel.