Pas de problème sans solution avec Harry
Il y a déjà de justes critiques qui soulignent les bons et les mauvais points du film en tant que tel. Je ne m'attarde donc que pour rappeler ce qui justifie que ce film porte la mention "à voir sans hésiter parce que ça vous ne le verrez pas ailleurs".
C'est bien entendu l'interprétation de Sergi Lopez dans son personnage de Harry, couronnée par un César (pas toujours gage de qualité mais ici mérité sans le moindre pli).
De tous les psychopathes vu à l'écran celui là possède ce qui fait cruellement défaut à tant d'autres, il est là ! Oui là dans notre campagne, là pendant nos petits déjeuners du dimanche matin ou là dans les chiottes d'une station service à mener sa vie d'esthète fortuné et s'attardant un peu (trop) sur le cas de cette triste famille au bord de la crise de nerfs.
Lopez incarne le mec bizarre que l'on a tous croisé au moins une fois au détour d'un voyage, d'une soirée au coin fumeurs ou même d'une salle d'attente un jour de grippe et que l'on a jamais oublié. Cet homme qui ne pense pas comme nous, qui a son rythme et ses valeurs totalement barrées mais qui nous fascine par sa "liberté". C'est là que le film est beau et dérangeant, on y croit ou du moins (pire!) on a envie d'y croire tant la famille de Laurent Lucas (assez juste lui aussi) semble appeler à l'aide.
Telle la solution ultime, Harry se présente donc pour incarner un Diable poupon avec qui le père de famille désabusé va passer un pacte sans même s'en douter. Et là la magie opère, sur ce thème pourtant vu et revu Sergi Lopez (cet accent!!!) ancre son personnage dans notre réalité et notre quotidien du début à la fin sans jamais briser le charme. Là où d'autre films rendent les armes dans leur dénouement à coups d'effets tapageurs limite surnaturels pour rendre leur "Diable" plus "diabolique agreugreu!!!" Harry reste avec nous, nous colle, nous trouble et nous hantera longtemps.