A l'origine, j'avais été déçu de ce film : il y avait eu un grand battage dans les années 2000 sur son côté "Hitchcockien" sur la prestation de Sergi Lopez, sur le film qui était censé donner un "grand coup dans la fourmillière" du cinéma français et finalement, je m'étais un peu ennuyé.
A le revoir quinze ans plus tard, je m'aperçois que c'est bien plus la faute du marketing que celle du film en lui même. Il faut qu'on pense être dans une comédie ou un film à la "Coeur des Hommes" (ou la publicité pour le camembert Coeur de Lion) pour que le film fonctionne. Ce genre de film sur des hommes trentenaire ou quadragénaire qui découvrent qu'ils sont engoncés dans leur vie plan-plan et se découvrent enfin une porte de sortie grâce à l'aide d'un pote surgit du passé.
Afin que le côté "Yandere" du personnage d'Harry ressorte, il faut s'attacher au personnage et penser que le film va lorgner vers la comédie. Car le film sait se montrer très drôle parfois, notamment dans les passages très noirs.
Ce moment où le frère de Michel critique son poème alors qu'il est en voiture avec Harry. Non seulement on se dit "ok, il est mort" mais en plus, le mec en ajoute, en fait des tonnes sur le fait que le poème est nul. On voit le visage de Sergi Lopez effectuer 50 nuances de colères.
Bref, à le revoir, je me suis dit que le film n'était pas si mal que ça : il y a de bons dialogues, la mise en scène est franchement bonne et Sergi Lopez est impeccable. Même Mathilde Seigner que je déteste souvent, joue un personnage qui reste franchement dans ses cordes. Seul Laurent Lucas me déçoit parfois : la façon dont il est constamment en sous-jeu lui donne effectivement un air "monsieur tout le monde" mais ça gâche parfois les scènes où on a l'impression de voir "l'acteur typique du cinéma français" avec son jeu en carton.
Et je dois dire que le film accuse des longueurs à certains moment, notamment sur la fin où cela le dessert plus qu'autre chose. Ce qui est assez étrange étant donné que d'autres trucs aurait mérité un poil plus de développement.
Michel se débarrasse d'Harry en deux coup de couteau. C'est relativement décevant de le voir se débarrasser de l'élément qui portait tout le film en deux minutes et brise une tension qui aurait pu être bien mieux gérée.
Mais je révise mon jugement initial : ça reste un bon film.