Harvey, pièce de théâtre maintes fois adaptées (elle l'est en ce moment à Broadway avec Jim Parsons, le Sheldon de Big Bang Theory), est aussi devenu en quelque sorte un classique du cinéma. Et cela, grâce à l'extraordinaire acteur, la légende qu'est James Stewart.
On ne peut pas saluer la mise en scène de Henry Koster car elle n'est pas très inventive. Le réalisateur se "contente" (et ce n'est pas négatif) de donner à la pièce le souffle qu'elle possède sur scène. Il n'en fait pas des tonnes, se limite à un cadre simple qui donne la part belle aux acteurs. Grand bien lui fasse ! Cela nous permet entièrement d'apprécier le jeu de ces acteurs tous impeccables. Seule la sœur d'Elwood, avec ses cris perçants, est agaçante.
On est ébloui par Jimmy Stewart et, pour ma part, j'ai découvert une nouvelle facette de son jeu d'acteur. Son visage n'est pas illuminé par la même naïveté qu'il possédait dans Mr Smith goes to Washington. Non, c'est autre chose. Il respire véritablement la bonté et on ne sait si on doit le considérer comme un simple d'esprit ou comme le plus sage des hommes.
Bien sûr, la morale du film est assez simple, tous les personnages que nous croisons peuvent paraître bien plus fous et excentriques que ne l'est Elwood avec Harvey. Et d'ailleurs, même sans la compagnie d'Harvey, il agit d'une façon singulière. Il veut toujours donner sa carte à tout le monde, devenir leur ami, les inviter à dîner, écouter leurs histoires. Il se promène dans une douceur de vivre constante, et ce, grâce notamment à Harvey.
Si parfois on perd un peu patience face aux mimiques de Stewart lorsqu'il est avec son ami imaginaire, à d'autres moments, les dialogues savoureux et les situations cocasses nous séduisent.
Harvey est film singulier, une petite leçon de vie, mais qui aurait certainement beaucoup moins d'impact sans la présence de James Stewart.