Plus fort que Bugs Bunny et le Doctor, voici Harvey !
Harvey, c'est l'exemple type d'un film qui aurait pu rester anecdotique et sombrer dans l'anonymat le plus total sans un acteur solide pour incarner véritablement son personnage et porter ce récit sur ses solides épaules.
Même s'il est loin d'être très connu ici, l'histoire narrée a été joué un nombre de fois incalculable par la suite au théâtre, par différents comédiens.
Harvey, c'est l'histoire d'un homme respectable, élégant et sympathique qui a une particularité, c'est d'avoir comme meilleur ami un lapin blanc géant de plus de 2 mètres invisible que lui seul arrive à voir.
Dit comme ça, on pourrait croire à une mauvaise série B, mais il n'en est rien, pas grâce à sa mise en scène assez quelconque mais parce que celui qui veut nous faire croire que tout cela est possible, c'est James Stewart, et là ça change tout.
Si dans Mr. Smith Goes to Washington ou dans La Vie est Belle, il nous a offert des personnages absolument mémorables, ici il ne contente pas de faire ce qu'il maitrise à la perfection, il part encore sur quelque chose de totalement différent.
Harvey n'est en fait fait qu'un prétexte pour nous faire découvrir cet homme incroyable, qui respire la bonté, quelqu'un qui a décidé après avoir été intelligent de nombreuses années de devenir charmant comme il le dit si bien. Il illumine chaque rencontre qu'il fait, et arrive à faire passer chaque moment routinier d'une journée pour le transformer en instant unique en offrant toujours sa carte de visite et une promesse d'invitation à diner.
Sous ses airs de contes fantastiques et malgré sa réalisation austère, on a droit à une bien jolie fable sociale qui nous montre qu'on peut apprécier chaque moment d'une journée en lui donnant sa chance, sublimé par la performance pleine de sincérité d'un James Stewart qui tenait beaucoup à ce projet et qu'on a juste envie de croiser dans la rue pour aller boire un verre avec lui et son ami Harvey.