Ceux qui me suivent régulièrement sans doute : j'aime terminer l'année sur un très mauvais film, ce qui n'est toutefois pas toujours évident le jour du Réveillon. Depuis deux ou trois ans, j'ai donc quelque peu modifié le concept avec l'idée de commencer l'année avec un très mauvais film, et je dois d'ailleurs écrire que pour le coup, je suis assez fier de moi, pas du tout certain de voir pire dans les douze mois qui suivent.
J'ai rencontré récemment un problème avec la mère d'un élève, me soutenant que comparer son fils avec Kev Adams était une insulte. Absurde, mais lorsque j'assiste à pareil spectacle, je suis à deux doigts de la comprendre. Je crois que c'était ma première production Amazon Prime, et j'espère sincèrement que le reste n'est pas du même acabit.
Comment peut-on, en 2022, offrir spectacle aussi navrant aux téléspectateurs ? Il n'y a rien. Le néant complet. Juste une suite de sketchs (presque) tous plus indigents les uns que les autres, où le seul fil conducteur est de pousser notre héros à aller à la rencontre de ses détracteurs sur les réseaux sociaux. Et franchement, pourquoi pas ! Avec du recul, du second degré, un minimum de recherches sur les profils et les motifs de ces « haters », montrant que ce sont souvent des monsieur et « madame tout le monde » ayant simplement trouvé un défouloir après des journées pénibles, cela aurait pu donner quelque chose de sympa, voire salutaire.
Mais là, passé à la moulinette Adams et à un réalisateur venu de la télé tout aussi nul, le semblant d'espoir disparaît très vite. Il y a vraiment de quoi être médusé devant la nullité absolue de certaines scènes, peut-être amusantes sur le papier, mais qui se révèlent un véritable désastre à l'écran. Il faut vraiment en voir certains pour les croire : celui avec
Fred Testot et Audrey Fleurot (dont la présence nous navre autant qu'elle nous « soulage »), Franck Dubosc (est-il autorisé de proposer scène aussi honteuse?), à peine moins pire pour Vincent Desagnat.
Le seul moment empêchant le film d'être totalement imbuvable, c'est le passage avec Philippe Lacheau. Voir ces deux abrutis congénitaux
se trouver une passion commune pour « Le Septième Sceau »
a quelque chose de totalement inattendu au milieu de l'abime généralisé, amenant la scène vers un truc un peu fou et assez stimulant, bien que le moment ne dure évidemment que quelques secondes.
Reste à la fois une profonde affliction, voire une réelle tristesse que de l'argent soit dépensé pour offrir production aussi indigne, n'ayant plus grand-chose à voir avec le cinéma ni même la télévision, et ce ne sont pas les tentatives amusantes sur le coup mais assez pathétiques avec le recul d'anticiper les plus virulentes critiques qui changera la donne : elles ne pourront être qu'innombrables face à l'ampleur de cet incroyable navet.