Haute tension par Kroakkroqgar
Au premier abord, ‘Haute Tension’ semble n’être qu’un slasher classique aux défauts un peu évidents. Mais le réalisateur Alexandre Aja a su trouver un angle original pour sublimer son récit, et en faire un film d’horreur très intelligent.
Déjà dans le déroulement et le montage de son récit, le réalisateur fait preuve d’un talent indéniable. La feinte dans le champ de maïs en introduction, les recherches méticuleuses du tueur pour trouver Marie, les revirements de situation en cascade : le film est rythmé et dynamique. La mise en scène est terriblement efficace (hormis les effets spéciaux grossiers) et le film n’a aucun mal à partager sa tension au spectateur. Evidemment, certains points du scénario sont largement perfectibles puisque certaines réactions des personnages sont symptomatiques des films d’horreur et manquent de cohérence (comme par exemple le mélange d’amateurisme et de professionnalisme du tueur).
Mais le coup de génie de l’œuvre, c’est évidemment un twist imparable. Comme il l’a imperceptiblement annoncé en introduction, le réalisateur remet en cause l’ensemble du récit dans les dernières minutes. A la fois décevante et excitante, solution de facilité et prise de risque, la révélation de l’identité du tueur ne laisse pas indifférent. Et si elle apporte son lot d’approximations, elle offre également une explication aux incohérences qu’on pouvait reprocher au récit jusque-là.
Si le film ne convainc pas complètement, c’est entre autre en raison de la performance un peu atypique de Cécile De France, qu’on peut trouver un peu trop évidente dans son jeu. En outre, l’actrice n’est aidée ni par des dialogues clairement faiblards ni par une acoustique un peu rustique.
Paradoxalement, la bande-originale est une réussite. Entre l’ambiance angoissante des compositions de François Eude Chanfrault en contraste avec les morceaux de la radio (‘Sara Perche Ti Amo’) et un ‘New Born’ de Muse pertinent (quoique son utilisation aurait pu être plus réussi), la musique du film est très satisfaisante.
A ne pas manquer, malgré ses défauts.