Je n'ai pas trouvé Berger beaucoup plus convaincant avec Hawaii qu'avec Ausente. Jusqu'à ce que j'écrive ma petite analyse et que je me rende compte que j'avais, en fait, toutes les pièces du puzzle en main.
Son travail sur une persona imposée par l'hétéronormativité est intéressant d'emblée, opposant parfaitement un jeu d'acteurs très naturel au malaise que provoque l'impossibilité d'évoquer son attirance pour l'autre. Les gestes faits pour se rapprocher deviennent ceux d'un autre, si maladroits qu'ils poussent à l'exhibitionisme et au voyeurisme. Un autre qui ne peut pas attirer, et repousse le moment de la communion.
Ce sont ces facettes négatives, trop crues malgré qu'il n'y a pratiquement rien d'explicite graphiquement, qui emportent le film dans une ambiance volontairement ambiguë et dérangeante, si constamment que je ne peux conclure que je l'ai aimé. Pourtant la vue d'ensemble est là, discrète mais lentement construite, d'une relation qui finira par vaincre la pudeur et les masques sociaux.
→ Quantième Art