Le persona de l'hétéronormativité

Je n'ai pas trouvé Berger beaucoup plus convaincant avec Hawaii qu'avec Ausente. Jusqu'à ce que j'écrive ma petite analyse et que je me rende compte que j'avais, en fait, toutes les pièces du puzzle en main.


Son travail sur une persona imposée par l'hétéronormativité est intéressant d'emblée, opposant parfaitement un jeu d'acteurs très naturel au malaise que provoque l'impossibilité d'évoquer son attirance pour l'autre. Les gestes faits pour se rapprocher deviennent ceux d'un autre, si maladroits qu'ils poussent à l'exhibitionisme et au voyeurisme. Un autre qui ne peut pas attirer, et repousse le moment de la communion.


Ce sont ces facettes négatives, trop crues malgré qu'il n'y a pratiquement rien d'explicite graphiquement, qui emportent le film dans une ambiance volontairement ambiguë et dérangeante, si constamment que je ne peux conclure que je l'ai aimé. Pourtant la vue d'ensemble est là, discrète mais lentement construite, d'une relation qui finira par vaincre la pudeur et les masques sociaux.


Quantième Art

EowynCwper
6
Écrit par

Créée

le 24 août 2021

Critique lue 209 fois

Eowyn Cwper

Écrit par

Critique lue 209 fois

D'autres avis sur Hawaii

Hawaii
Thierry_Dupreui
7

Sensibilité et sensualité font bon ménage.

Un grand moment de calme, de détente, de douceur et de subtilité. Ce film provoque une vive émotion. Il a fait ressurgir de ma mémoire, un rêve merveilleux, que je faisais, ado, celui de rencontrer...

le 14 août 2021

2 j'aime

3

Hawaii
atsui
7

Ils sont touuuuus mignons

Un film touchant et très humain sur 2 humains justement qui se tournent plus ou moins autour, se plaisent sans jamais vraiment l'exprimer, un jeu de séduction voilé, discret, une tension sentimentale...

le 4 févr. 2015

2 j'aime

Hawaii
ffred
8

Critique de Hawaii par ffred

Après Plan B, Absent et Sexual Tension : Volatile, Marco Berger continue son exploration du désir au masculin avec toujours autant de tact et de sensibilité. Hawaii (inédit en salle, direct-to DVD)...

le 18 août 2014

2 j'aime

Du même critique

Ne coupez pas !
EowynCwper
10

Du pur génie, un cours de cinéma drôle et magnifique

Quand on m’a contacté pour me proposer de voir le film en avant-première, je suis parti avec de gros préjugés : je ne suis pas un grand fan du cinéma japonais, et encore moins de films d’horreur. En...

le 26 oct. 2018

8 j'aime

La Forêt sombre
EowynCwper
3

Critique de La Forêt sombre par Eowyn Cwper

(Pour un maximum d'éléments de contexte, voyez ma critique du premier tome.) Liu Cixin signe une ouverture qui a du mal à renouer avec son style, ce qui est le premier signe avant-coureur d'une...

le 16 juil. 2018

8 j'aime

1

Mélancolie ouvrière
EowynCwper
3

Le non-échec quand il est marqué du sceau de la télé

Si vous entendez dire qu'il y a Cluzet dans ce téléfilm, c'est vrai, mais attention, fiez-vous plutôt à l'affiche car son rôle n'est pas grand. L'œuvre est aussi modeste que son sujet ; Ledoyen porte...

le 25 août 2018

7 j'aime

3