Je ne suis pas le plus grand fan de Miyazaki.
Non pas parce que je n'aime pas mais parce que j'ai toujours l'impression de passer à côté de références et de symboles que ses plus fidèles soldats captent du premier coup donc je sors de chaque nouveau visionnage assez frustré.
Pourtant, ce documentaire est très agréable à regarder.
Deux heures, c'est peut-être un poil longuet, mais on ne pourra pas lui reprocher d'être avare de moments rares sur ce génie d'habitude si discret.
La réalité se mêle à l'imagerie de Miya-san et on comprend de qui sont inspirés ses personnages les plus iconiques dans une réalisation sobre, presque amateur, mais avant tout intimiste.
On fait la part belle à la création, on voit les brouillons, les déchets, les moments de doute, les blocages, les pages blanches et les aléas de la vraie vie qui viennent nourrir la rêverie.
On le voit croquer les endroits et les traits de caractère qui auront ensuite une place dans Le Garçon et le Héron et ça, ça n'a pas de prix.
Dans ce documentaire, on découvre un homme simple, mais habité par son rapport à la mort.
On s'inquiète aussi pour lui sur qui la vieillesse s'est abattue sans prévenir et qui semble fébrile par endroits.
C'est déroutant de voir ces images qui donnent l'impression d'être posthumes, mais on les prend comme le cadeau d'un homme qui ne mesure pas totalement l'influence qu'il a su propager tout au long de son existence et qui souhaite donner tout ce qu'il peut donner avant de rendre son dernier souffle.
Il est donc beaucoup question de mort, d'âge, de deuil, de maladie, cependant, tout le pan créatif prend le dessus et ne plombe pas notre expérience. Pas une seconde.
A voir si vous êtes un grand fan ou si vous êtes juste un tant soit peu curieux de savoir qui se cache derrière le mythe, allez voir cette invitation dans la vie privée du pudique Miyazaki.