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La rupture, déclenchée par Ong Bak en 2003, entre le cinéma d’arts martiaux classique et la next gen’ semble belle et bien consommée. Headshot, de Timo Tjahjanto et Kimo Stamboel en est la démonstration.
Sur le plan narratif, tout d’abord, plus de références au passé historique de l’Asie ou à la dimension martiale et spirituelle du combat. On bascule clairement dans une construction de type jeux-vidéos avec un scénario ultra minimaliste et une succession de boss dans diverses arènes.
Sur le plan technique, ensuite, exit les plans fixes et l’écoulement « standard » des secondes. La caméra est portée à main nue et circule à toute vitesse autour et au cœur de l’action, tandis que le rythme des images accélère ou ralentit en fonction des coups portés, transformant le cinéma d’arts martiaux en une expérience d’un type nouveau, puissamment immersive.
Point noir de cette vague de renouveau du genre, un surenchérissement pas toujours compréhensible, ni toujours supportable, de la violence. Un reproche que l’on pouvait déjà faire à The raid II (dont le casting est d’ailleurs largement repris dans Headshot, avec notamment Iko Uwais et Julie Estelle), ce qui confirme que l’acharnement cruel et systématique des vainqueurs sur les vaincus constitue désormais un marqueur clair du cinéma d’action indonésien.
Au-delà de ces excès, on reste, et c’est heureux, dans un registre intimiste qui s’adresse plutôt à des passionnés, des cinéphiles bienveillants qui seront prêts à fermer les yeux sur quelques défaillances technique (les scènes de « non-fight » sont parfois limites risibles) au vu de l’explosivité et, il faut le dire, de la beauté chorégraphique du produit fini.
Ce qui réveille la passion, c’est de retrouver cette arcane immuable et motivante du film de combat, à savoir la persévérance et la résilience d’un individu, un héros au cœur pur, mis en exergue par un manichéisme basique, qui affronte sans peur ses ennemis et finit par triompher de toutes les épreuves. Il y a même, en bonus, un petit côté XIII ou jason Bourne, c’est selon, qui n’est pas déplaisant (le héros est amnésique et découvre petit à petit qu’il est une bête à tuer).
Diffusé en première internationale à l’Etrange festival 2016 (dont il a d’ailleurs remporté le grand prix), Headshot ne sortira en revanche pas en salles, ses droits d’exploitation ayant été achetés par Netflix pour diffusion internet (et par Canal + pour la diffusion TV). Dommage, le spectacle vaut vraiment le coup sur grand écran. Merci à l’Etrange festival pour ce moment unique!
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Créée
le 2 janv. 2017
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