Pas parfaitement maitrisé mais le "vent de liberté" est bien là

Sous le prétexte d'une histoire d'amour, le réalisateur Mohammed Ben Attia parle plutôt d'une société qui, à force de réprimer toutes les volontés individuelles, fabrique de grands enfants de trente ans, déprimés et incapables de faire des choix.
Chaque personnage secondaire semble personnifier un aspect psychologique du tiraillement dans lequel se trouve Hédi : la tentation, le surmoi, la raison, la fuite... Comme dans un conte initiatique, ces personnages sont autant d'obstacles face auxquels Hédi doit faire ses choix pour acquérir sa précieuse liberté. Le mélange des genres (comédie romantique, film politique ou conte initiatique?) est intéressant mais semble ne pas être complètement maitrisé. Les personnages secondaires, vus uniquement par le biais de leur rôle dans le cheminement d'Hédi, manquent un peu d'épaisseur.
Cela dit, le film réussit à nous tenir en haleine jusqu'au bout sur le devenir de cette histoire, qui semble porter en elle le devenir de toute la Tunisie... Il y a quelque chose d'universel dans l'histoire de ce garçon tout à fait banal de Kairouan, et c'est de là que le film tire sa force et son "vent de liberté".

C'est un peu long par moments mais largement assez prometteur pour donner très envie de voir la suite du travail de Mohamed Ben Attia.