Au commencement, il y a le décor. Un magnifique mexique, aux confins de la pauvreté. Une famille, un père, son fils, la belle soeur et la fille. Heli. Un jeune homme tout juste marié qui oscille entre sa maison et son travaille tout en gardant un oeil sur sa soeur, 12 ans. Pourtant cette dernière sort avec un jeune militaire-trafiquant qui détruit le foyer par sa folie.
Le film s'ouvre sur des plans en caméra semi objective, obligeant le spectateur à prendre place dans l'action, de force, sans que rien ne soit fait pour l'aider, pour lui laisser la moindre marge de manoeuvre. Je sais que peu de monde appréciera ce film, il est bien trop dur pour ça, mais surtout bien trop lent. Je trouve que c'est sa qualité. Je retrouve ici la force d'un film d'auteur. Sauf qu'il y a la violence d'un Tarantino, en encore plus poussée. On laisse le temps de profiter aux spectateurs de remettre leur estomac en place après certains plans, on joue sur du hors-champ de temps à autres, mais surtout on joue sur les nerfs. Le cadrage et les mouvements de caméra sont esthétiquement et symboliquement très forts et sont la première force de ce film.
Le gros problème de ce film, c'est qu'on ne se fait pas surprendre. On devine l'histoire qui n'est pas folichonne, mais qui a le mérite d'être logique et bien menée par des acteurs très intéressant et surtout très prometteurs pour certains.
Ce film est à voir pour se faire un véritable avis, ne vous laissez pas avoir par les critiques, vous aimerez ou vous détesterez, mais il n'y aura pas de juste milieux.
J'ai arrêté de compter au bout de la dixième personne (journaliste + pro) à être sortie au milieu du film. Mais tout le monde en est ressorti avec une réelle conviction et je n'ai pas rencontré de personnes mitigées dans leur rapport à ce film.