Deuxième film du réalisateur, Hellhole évoque avec pudeur Bruxelles après les attentats. Le réalisateur manie l'art de la suggestion et crée une oeuvre où le vide occupe une place prépondérante pour traduire le désarroi de la population. Un certain maniérisme se dégage de la réalisation qui privilégie les plans serrés, joue du sur-cadrage et du travelling qui dévoile souvent des plans vides, sortes de béances dans l'image à même d'exprimer les notions de choc et de chaos. L'atmosphère est froide, le décors est minéral et un sentiment d'oppression se dégage des scènes en intérieur. De nombreux plans jouent du sur-cadrage mais les humains sont souvent absents du décors. La ville de Bruxelles n'est d'ailleurs jamais filmée en plans larges, le cadre est en partie masqué et le récit dépeint des tranches de vie. Le traumatisme de la population apparaît au travers du personnage féminin qui travaille au Parlement mais aussi à travers le personnage du médecin dont le fils fait la guerre et du jeune Mehdi qui a des maux de tête. C'est un film sur l'espace politique, sur l'histoire que l'on partage et l'incommunicabilité. Le silence occupe en effet une place importante. La bande sonore oppose bruits de l'extérieur et bruits intérieurs, l'espace publique et l'espace intime. On parle peu de ce qui s'est passé, si ce n'est dans une scène se déroulant dans une classe où les élèves s'amusent de l'expression qui assimile Bruxelles à une "capitale du terrorisme. Le titre est d'ailleurs une référence à une expression employée par Trump.
Après avoir réalisé deux films aux sujets très pesants, le prochain film de Bas Devos,Ghost Tropic est plus lumineux.