Boîte vide
Imaginons un homme en fuite alors qu'il il y a de la neige. Dans la neige ses pas se tracent et il est facile de le suivre. Que fait cet homme ? Il prend une branche pour effacer ses traces, pardi ...
Par
le 16 févr. 2016
4 j'aime
Voilà, là on va commencer à creuser. Si ‘’Inferno’’ était un peu la ‘’bonne’’ surprise après un ‘’Bloodline’’ complétement foireux, à partir de ‘’Hellraiser : Hellseeker’’ c’est les portes ouvertes au grand concours du ‘’Comment qu’on peut essayer de faire pire que le précédant ?’’. La mise en scène est signée Rick Bota, un chef op’ dont les seules œuvres intéressantes auxquelles il a participé sont ‘’Tales From the Crypt : Demon Knight’’ en 1995, (‘’Barb Wire’’ en 1996…) et ‘’House of Haunted Hill’’ en 1999. Le scénario est torché par deux trous du cul alcooliques en fin de droit, prêt à tout pour un petit bifton à Hollywood.
Techniquement le film repompe allégrement le déjà pas terrible ‘’Hideway’’ de Brett Leonard en 1995. Suite à un accident de voiture un type perd sa femme et la mémoire, pour se retrouver dans un monde étrange, le nôtre en plus gris, avec en sa possession une étrange boite en bois. En vrai elle n’a rien d’étrange, c’est la boite de Lemarchand que les spectateurs connaissent depuis le premier film 15 ans plus tôt. À l’époque où ‘’Hellraiser’’ ça donnait encore des frissons et non pas une envie contradictoire de rire et de pleurer en même temps.
Donc, Trevor (le survivant) se lance dans une enquête pour chercher à démêler le vrai du faux, et de temps en temps sur sa route le scénario lui lance quelques Cénobites pour en rappeler au titre du film, et à la saga à laquelle il fait poussivement parti. Quand ce n’est pas Pinhead en personne, histoire d’en avoir pour son argent quoi.
‘’J’ai payé pour voir un ‘’Hellraiser’’ où est Pinhead ?? Excusez-moi, je suis un spectateur débile, tel que vous l’imaginez, je veux Pinhead ! Où est Pinhead ?? Allo, y’a-t-il un Pinhead dans votre film ou il devrait y avoir Pinehead ?’’
S’ensuit une aventure toute sauf palpitante, une descente aux enfers, dont le précédent volet avait déjà joué la carte. Et c’est un peu la foire. Le film part dans tous les sens, et dans aucun en même temps. Puisqu’il parvient l’exploit de faire du surplace tout en s’épanchant allégrement tel une pleine fosse-septique percée.
‘’Hellraiser : Hellseeker’’ ça sent la merde. Rien à foutre, je vais faire dans la poésie. C’est un film à regarder avec un T-Shirt sur le nez tellement il est nauséabond. Et c’pas fini, ils ont réussis à faire pire par la suite ! Je vais donc me recarder et modérer mes propos, afin de livrer un compte rendu pertinent, sans mauvaise foi aucune, tout en essayant d’être le plus juste possible.
‘’Hellraiser : Hellseeker’’ est symptomatique du film fait pour de mauvaises raisons. Certes une suite c’est toujours fait à des fins mercatiques, ne soyons pas plus innocents que nous le sommes. Mais ce n’est pas parce qu’une production est commerciale, elles le sont toutes, que c’est nécessairement mauvais. ‘’Hellbound’’ en 1988 était une suite honnête, créée suite au succès du premier ‘’Hellraiser’’, elle venait en approfondir l’univers. Le troisième opus pareil. Même si déjà l’envie de jouer avec les codes de la saga se faisait sentir.
Mais en 2002, il n’y a plus d’excuses, et c’est malhonnête. D’une parce qu’on prend l’amateur d’’’Hellraiser’’ pour une vache à lait, en lui proposant des films qui n’étaient même pas prévu pour être des ‘’Hellraiser’’. De deux, et plus globalement, c’est tout amateur de film d’horreur qui est méprisé. Les Weinstein, dont la pourriture n’est plus à prouver, méprisent les consommateurs de leurs produits, en leur chiant dans la bouche, tout en essayant de les convaincre qu’ils aiment ça. Et manger du caca c’est pas bon, pour personne. C’est comme si Danette se disait ‘’Et si on mettait de la merde dans nos crèmes desserts au chocolat ? Miam !’’
Le cinéma d’horreur possède ses finesses et ses codes qui lui sont propres. Il se destine à un public d’avertis, qui sait ce qu’il veut, et qui en général aime passer de longues heures à faire des recherches pour trouver des petites productions oubliées. Paradoxalement c’est l’un des genres de cinéma le plus pourri par les producteurs. Se disant sans cesse qu’ils pourront faire plus d’entrées. Le nombre de productions charcutées est incroyable, juste pour obtenir un PG 13. Alors que les personnes qui aiment ces films veulent justement voir ce qui a été coupé, en en retirant tout l’intérêt.
Heureusement depuis quelques années l’horreur a connu des productions de haut niveau, bien plus radicales, tout au long des années 2010 il y a eu une évolution, grâce à internet et à la perte progressive de pouvoir des producteurs à la con. La chute de Harvey Weinstein en est symptomatique. Les producteurs à l’ancienne c’est terminé. Avec des plateformes comme Netflix, qui offre une totale liberté d’expression à leur metteur en scène, celà permet aujourd’hui de tomber sur des productions hallucinantes. Sans qu’elles sortent en salle.
L’horreur n’a pas encore eu son ‘’Mad Max Fury Road’’, mais le genre est en expansion, il n’y a qu’à voir ‘’Mandy’’ sorti en 2019 pour s’en convaincre. Dans l’horreur le meilleur est à venir. Et on peut se montrer rassurant sur la survivance du genre, peut-être plus au cinéma, mais en même temps les meilleurs films du genre ont souvent commencé leur carrière en se passant des VHS sous le manteau. Et ça c’est rendu à nouveau possible avec internet. La liberté d’entreprendre et de regarder, sans interférences de gras du bide libidineux. (JE PARLE DE HARVEY WEINSTEIN).
Bref, revenons à ‘’Hellseeker’’ pour conclure, après cette longue digression. Le film se termine sur un twist attendu, qui vient invalider tout ce que le film a raconté depuis la séquence du début. Donc en fait tout ce qui a été montré ne s’est jamais passé. En gros à la fin on vous dit :
‘’Vous avez perdu votre temps ! Ha ha ha lol… non ?’’.
C’est d’une malhonnêteté intellectuelle sans nom. Un twist c’est fait pour permettre une relecture d’une œuvre sous un autre angle. Le twist de ‘’The Sixth Sens’’ de Shyamalan permet de le revoir un film avec une lecture différente. On peut pas juste faire un twist qui invalide TOUT le film…
‘’Ha ha tout ce qui s’est passé à l’écran ne s’est jamais produit ! Ha ha ha lol… non ?’’
Et le pire dans tout ça c’est que ‘’Hellseeker’’ n’est pas le PIRE ‘’Hellraiser’’ jamais réalisé… Même sa nullité cosmique ne lui offre pas cette chance… C’est juste un film nul dans une saga devenue nulle… Pour dire, j’ai regardé un ‘’Hellraiser’’ par soir, il y en a 10, ça m’a pris 10 jours. Et bien j’ai été obligé d’aller relire l’intrigue sur IMDB pour me souvenir du film… Sans déconner quoi, je l’avais oublié… perdu, là, au milieu du marasme plein de merde qu’est cette saga depuis 1996 (aller, on est sympas, on ne compte pas ‘’Inferno’’ qui se défend avec ce qu’il a, et cherchait à proposer un truc). Ha oui, et il en reste 4…
Ps : Penser à tirer la chasse avant d’écrire la prochaine chronique.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Hellraiser
Créée
le 10 févr. 2020
Critique lue 184 fois
D'autres avis sur Hellraiser : Hellseeker
Imaginons un homme en fuite alors qu'il il y a de la neige. Dans la neige ses pas se tracent et il est facile de le suivre. Que fait cet homme ? Il prend une branche pour effacer ses traces, pardi ...
Par
le 16 févr. 2016
4 j'aime
Un couple a un accident de la route et la femme disparaît mystérieusement. On continue avec la franchise Hellraiser pour cette fois-ci un volet d’assez bonne qualité aux allures de thriller...
Par
le 17 avr. 2023
3 j'aime
Hellseeker parvient tant bien que mal à garder la tête hors de l'eau pour ce qui concerne la marque de fabrique de la série, à savoir les cauchemards infernaux à tiroirs. Il est de plus entouré d'un...
Par
le 30 déc. 2010
3 j'aime
Du même critique
Cela fait bien longtemps que je ne cache plus ma sympathie pour Ben Affleck, un comédien trop souvent sous-estimé, qui il est vrai a parfois fait des choix de carrière douteux, capitalisant avec...
le 27 mars 2020
16 j'aime
6
Déjà auteur du pas terrible ‘’I Am the Pretty Thing That Lives in the House’’ pour Netflix en 2016, Osgood Perkins revient aux affaires avec une version new-Age du conte Hansel & Gretel des...
le 8 avr. 2020
15 j'aime
2
Voilà un Slasher bien particulier, qui si dans la forme reprend les codifications du genre, sans forcément les transcender, puisqu’il reste respectueux des conventions misent à l’œuvre depuis 3 ans,...
le 29 févr. 2020
11 j'aime