Il faut savoir que ce 8ème opus a été tourné pour des raisons purement contractuelles. En effet, le tournage de "Hellraiser: Deader" s'était déroulé en Roumanie en 2002, et les contrats ont obligé les producteurs à tourner une suite dans le même pays, dans la foulée.
"Hellworld" fut donc également filmé en Roumanie, fin 2002. Comment plomber davantage une franchise qui s'est enfermée dans la médiocrité et les DTV moisis depuis quelques années ?
D'abord, on reprend le même réalisateur que Hellraiser VI et VII, à savoir Rick Bota. Ensuite, on reprend la même idée que Freddy 7, à savoir jouer la carte du méta, mais en se prenant les pieds dans le tapis.
Et oui, "Hellworld" se déroule dans un monde complètement fantasmé, où des ados sont fans de "Hellraiser", et jouent à un jeu en ligne dérivé. Ils vont se retrouver à une fête sur le thème de leur jeu favori, qui va évidemment tourner au massacre.
Rien ne va dans ce pitch... Déjà, comment gober un univers où des ados caricaturaux sont tout de grands fans de l'univers de Clive Barker ? Ensuite, on comprend bien que l'équipe du film n'a aucune idée de ce que sont les jeux en lignes (pas encore grand public en 2002). Ils ne font que les évoquer de manière assez ridicule.
Enfin, la pire idée de l'ensemble. Il n'était pas suffisant de piétiner les thématiques ou la finesse du propos initial de la franchise (au 8ème film, on n'est plus à ça près). Il faut ici la transformer en teen-slasher totalement générique, où toutes les filles sont des bombes, et tous les mecs pensent avec leur (céno)bite. Avec en prime musique djeuns ringarde, personnages carburant au sexe et à l'alcool, et plans nichons.
Sachant qu'en plus le film ne tient pas vraiment la route. Comme dans les deux précédents volets, Rick Bota se contente de nous balancer des hallucinations, si bien que l'on ne sait pas où tout cela va. Un twist final va tenter de tout rationaliser. Sauf que d'une, rétrospectivement la mise en place de l'intrigue n'a aucun sens. Et de deux, sa résolution est des plus paresseuses.
Et puis il faut évidemment parler des acteurs ! Doug Bradley apparait bien fatigué en Pinhead, et il est triste de le voir ainsi dans sa dernière incarnation de la figure de proue de la franchise (il aura le bon goût de refuser de jouer dans la pantalonnade qu'est le 9ème volet).
Lance Henriksen cachetonne misérablement. Anecdote amusante : il a été embauché par chance, car il venait de boucler un autre tournage en Roumanie !
Et bien sûr, on ne peut pas ne pas parler de Henry Cavill ! Totalement inconnu à l'époque (et même à la sortie du film en 2005), il est assez crispant en beau gosse insolent et lubrique (!). Au moins apporte-t-il aujourd'hui un peu de notoriété à ce navet qui n'en a aucun besoin.