Salut, voyageur. Je ne sais pas vraiment si c'est une critique, je ne sais pas vraiment ce qu'est une critique.
Je sais surtout ce qu'il faut coucher sur papier lorsqu'il vous prend, habituellement c'est sur un carnet, mais je n'ai que mes touches sous la main.
Une maison abandonnée, un frère dévoyé qui entouré de bougie cherche, jouit, entraîné enchaîné dans un délice absurde de chaînes et de luxures mortifères. Une tête blafarde, puis deux, puis trois. Un glouton grotesque et l'enfer s'ouvre devant nous. Des costumes jusqu'à la voix, de ces pupilles noires d'ébène et d'abime, on restera marqué. Malgré les effets 80' quelques peu datés, Pinhead sans trébucher - la fin aurait été tragique - nous fait forte impression.
Pour le reste tout commença dans une petite maison craspec à l'allure hantée, des répliques rares étouffées par une prestation assez médiocre dans l'ensemble, dommage. L'alalie eut été pour certains préférable mais elle ne rendra l'hallali que plus désirable.
C'est l'apparition du frère du mari malhabile de ce couple débile qui nous ravira, dépeaussédé se traînant sur le sol du grenier, recréant chez l'infâme hétaïre le désir trop longtemps inassouvi. Le mari est trompé, les affaires de la femme s'amoncellent dans le grenier et l'homme désossé se reconstitue au fil de sacrifices amenés. Mais s'il s'est échappé, c'est que nos cénobites infernaux vont bientôt radiner pour mettre au pas le mort et réclamer leur dû, se prenant au passage une tranche de la marmot du mari corné, en la personne de la sublime Kirsty.
Au bout d'une heure de film.
Et c'est là que le bas blesse, car outre un asile carcéral aux murs ouvertures - sur un espèce de monstre du plus mauvais effet, par ailleurs - on manque de vision infernales, de tortures sadiques, de pièges. En scène, les cénobites, que diable. On voudrait les voir plus que dans une séquence de fin pourtant fort alléchante, la montée en puissance prend trop de temps (dommage de dire ça, c'est généralement le reproche inverse que je fais). Et malgré le gros céno pris sous un éboulement pas très glorieux et un dragon ailé Sans Intérêt Fixe, le final est superbe. Et ces effets probablement peint sur la pellicule, c'est un truc que j'adore.
Je ne passe pas ici sur des considérations techniques, les années 80 sont ce qu'elles sont et personnellement j'aime plutôt, c'est assez propre à ma nostalgie à rebours... sauf peut-être les coupes improbables et les brushing dantesques.
J'espère un second volet plus axé sur des cercles infernaux et des horreurs putrides, des terreurs indicibles et visions inhumaines. On verra. Mention spéciale à Doug Bradley, il le joue bien cette tête d'épingle.
Faut que je me lise aussi le bouquin de Clive, Hellraiser. Envie de le sentir cet univers de plaisirs et de souffrances, de sang et de sexe inextricablement joints.