J'avoue que je ne connaissais pas Henri Weber, ou alors juste de nom, en passant. Pourtant, ce fut une personnalité importante au sein du Parti Socialiste, avec parfois un rôle prépondérant dans certains grands événements, Mai 68 en premier lieu. Il est aussi (et surtout) intéressant de voir comment ce trotskiste s'est constamment recentré au fil des décennies pour terminer sénateur (je vous épargnerais ce que je pense de ce « métier »), incarnant, en quelque sorte, l'histoire d'un parti dont il est parfaitement représentatif.
Toutefois, je n'ai pas spécialement envie d'être critique envers ce dernier : au moins est-il resté fidèle à l'appareil jusqu'au bout. Au moins s'est-il frotté (un peu) au suffrage universel. Manifestement intelligent, charmant, doté de pas mal d'humour, ses multiples tragédies personnelles nous le rendent aussi plus proche, ses analyses et théories sur la gauche s'avérant souvent justes, n'ayant pas de mal à reconnaître certaines erreurs.
Dommage que ce documentaire un minimum instructif ne soit quand même pas très bien fichu, mélangeant étrangement images d'archives, entretiens du bonhomme à différentes époques sans réelle ligne directrice, à la limite de l'incohérence. Un portrait sympathique et assez anecdotique, peut-être parce que le montage et la narration n'ont pas été faits correctement, peut-être simplement parce que Weber ne méritait pas forcément qu'on lui consacre un documentaire entier. Pas inintéressant, à défaut d'être convaincant.