Her aborde la question de l’I.A. avec originalité. Joaquin Phoenix campe Théodore, un personnage sensible et solitaire tout à fait convaincant. Ses regards et son visage véhiculent beaucoup d’émotion. L’autre personnage principal est Samantha, programme informatique, qui se manifeste à travers sa voix. Cette voix est celle de Scarlett Johansson. J’aime beaucoup la voix de cette actrice qui est légèrement éraillée et aussi tellement expressive ! Donc quel plaisir de retrouver ici Scarlett Johanson seulement à travers sa voix !
L’histoire de cette relation amoureuse entre un homme en souffrance en raison d’un divorce qu’il a du mal à accepter et un programme informatique doué d’une intelligence complexe, évolutive et développant une personnalité propre est vraiment intéressante. Cela pose différentes questions : qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce qui fait qu’une relation entre deux personnes marche ou non ? Qu’est-ce que la personnalité ? Qu’est-ce qu’une personne ? Qu’est-ce que l’intelligence ? Ces questions traversent les siècles et chaque époque y répond à sa façon. Mais aujourd’hui avec l’avènement de la technologie, de nouvelles questions surgissent comme celle-ci : y a-t-il une différence essentielle entre une personne et une machine ultra évoluée ? Cette question de fond est par exemple abordée lors de colloques scientifiques réunissant scientifiques, psychiatres, neuro-scientistes. Ce film ne répond bien sûr pas à ces questions mais à travers une histoire singulière il donne d’entrevoir la complexité du sujet et son importance.
L’esthétique du film est très recherchée au niveau des couleurs et de la lumière donnant une ambiance unique à cette histoire. Malheureusement Her manque parfois de subtilité et souffre de quelques longueurs. Cela reste malgré tout un excellent film qui nous invite à entrer dans cette réflexion sur le rapport entre l’homme et la technologie et sur la singularité de l’homme.