J'ai été relativement étonnée, en lisant les différentes critiques du film, de voir que beaucoup ont été touché par la relation entre Théodore et Samantha. Moi qui suis pourtant habituée à m'émouvoir très facilement, je n'ai pas été touchée par les liens entre eux qui n'ont que l'apparence du réel. Au contraire, j'ai été sidérée par l'immaturité des personnages, savamment servie par leurs looks hipstero-adolescents alors même qu'ils semblent tous avoir largement entamés leurs trentaines.
Cela dit, la façon d'amener les spécificités du personnage de Théodore est intéressante.
J'ai trouvé particulièrement intéressant d'ouvrir le film sur le métier de Théodore, on comprend rapidement qu'il vit dans un certain fantasme des relations humaines, qu'il imagine les relations amoureuses au travers des lettres d'amour qu'il écrit - lettres qui finalement ne retracent que le pan positif et pailleté d'une relation humaine. Au travers de sa relation avec son OS - Samantha- on cerne de plus en plus la psychologie du personnage. A la différence des interactions avec des humains - Olivia Wilde en exemple - Samantha n'a initialement pas d'attentes le concernant, elle lui est entièrement dévouée et disponible, il semble même qu'elle n'a été crée que pour le plaisir et à la disposition de Théodore. Et avec ce genre de termes, Théodore s'épanouit dans la relation : pas de contraintes, pas de compromis, pas de réalité de ce qu'est une relation en fait. Le moment où les choses se gâtent met parfaitement ça en valeur : Théodore réalise que Samantha parle à d'autres que lui, et peut parfois ne pas être disponible pour lui, ce qui lui crée un profond malaise et met à mal la relation unilatérale qu'ils avaient jusque-là. Cette fois-ci, comme le lui reproche son ex femme, il est mis face à la réalité des émotions humaines et de toutes les facettes d'une relation.
Finalement, le plus intéressant dans ce film est le traitement des relations humaines dans un monde où tout est confortable et facile, le filtre jaune/rosé qui nous est offert, le confort des appartements, la façon de jouer à des jeux vidéos, tout nous suggère que le monde est simple, confortable, sauf...les relations humaines, qui par nature, ne peuvent pas l'être en permanence.
Je vois finalement ce film comme une critique de ce que pourraient devenir nos relations humaines dans un futur très proche, à force de nous complaire dans la simplicité et le confort dans tous les pans de notre vie, nous devenons finalement intolérants à toute forme de complexité, et nous passons par là même à côté du réel.