Résumé malhonnête: un quadra en plein divorce d'avec Rooney Mara mal assumé met des vents à Amy Adams et Olivia Wilde. Il tombe amoureux de sa toute jeune assistante qui, découvrant le monde et les sentiments, l'a dragué sans vergogne, avant de le laisser tomber, amoureuse d'autres hommes. Ensuite, il rejoint sa meilleure amie campée par Amy Adams, et la friendzoner pour pleurnicher.
Il semble que trouver ce film génial ou non repose tout simplement sur la capacité du public à gober ce qui est proposé (ou ce que l'on croit comprendre de la proposition). Problème, et qui m'a très vite sorti du film malgré l'interprétation au top de Samantha (Scarlett Johansson en VO, Audrey Fleurot en VF, je te vois, film, tu essaies de me pécho), c'est que sur bien des points, le film ne tranche pas sur ce qu'il est ou prétend montrer. S'il est une comédie romantique, pourquoi ce fatras S-F d'IA etc.? Si c'est un film de S-F, pourquoi ne fait-il rien de toutes les thématiques délaissées sitôt amenées? Si ça se veut une fable, pourquoi l'ancrer dans un univers si concret et réaliste? Si au contraire ça se veut un vrai film de S-F, pourquoi Samantha (la voix dont le héros tombe amoureux) n'est pas présentée un minimum comme une singularité technologique? Finalement, loin d'être le film de S-F que j'espérais, peut-être égaré par la présentation qui en est faite, c'est un film qui, finalement, nous raconte que, se séparer de quelqu'un qu'on connaît et fréquente depuis le plus jeune âge nous aura empêché de développer ce qu'on pourrait qualifier d'intelligence amoureuse, ce qui nous laisse, à l'issue de cette première histoire (et de cette première rupture) aussi désorienté et désarmé qu'un lycéen qui s'est fait larguer par sa copine.
Je pense aussi que l'impact que peut avoir le film, c'est l'écho qu'il peut fairer résonner en chaque spectateur. Lorsqu'on est prompt à voir (pour paraphraser Miossec) le briquet plutôt que la flamme quand on demande du feu, le postulat de base du film m'a paru incongru. Difficile de rentrer, donc, dans un film dont la proposition fondamentale est de l'ordre de l'irreprésentable. Si je veux bien comprendr que la sensibilité, voire hypersensibilité, du héros explique qu'il puisse se retrouver à tomber amoureux de la synthèse vocale d'une IA plutôt qu'à se jeter sur sa meilleure amie dont on ne peut jurer qu'elle n'attend pas que ça, cette sensibilité n'est jamais visible à l'écran, jamais matérialisée, de sorte que je n'ai pas non plus pu croire à cette hypothèse. Le résumé malhonnête formulé ci-dessus tiendrait plus avec des conditonnels, comme le compte-rendu d'une audition au comico, lorsqu'on n'est pas sûr des faits.
Au final, est-ce un mauvais film? A mon avis, oui, mais avec plein de trucs à sauver (le casting - notamment féminin - en tête), mais aussi le postulat de départ, certains points de S-F (l'intelligence de Scarlett Johansson qui croît de manière exponentielle - "NON LUC, REPOSE CA ET PERSONNE NE SERA BLESSE!"), le parti-pris d'images à l'envers des bleutés anxiogènes d'un film comme Blade Runner (au hasard, hein, rien à voir avec l'idée de tomber amoureux d'une créature de synthèse et de s'interroger sur ses propres sentiments et souvenirs... oh wait!), et cette présentation de l'IA sous la forme d'une voix séduisante.
Tous ces éléments sont à piller impérativement... pour raconter une meilleure histoire!