Enfoncée dans le fauteuil rouge au tissu peluché je découvre les premières images de Her.
Le choc.
Un esthétique que je rêvais de voir à l'écran depuis longtemps. Des couleurs sixties, des formes design des nineties et une projection temporelle digne de la série Black Mirror. Des couleurs pop qui dansent avec les lumières zen pour créer le tableau parfait de la sérénité. C'est le mot: sérénité. KK Barrett (dir artistique) et Hoyte Van Hoytema (dir photo) nous proposent une année 2025 aseptisée, ouatée, pure. Pourtant rien n'est superficiel, tout ce qui se passe en dehors du jeu d'acteur est là pour renforcer la tension dramatique du film.
Scarlett Johanson est epoustoufflante dans l'interprétation de Samantha (la voix de l'OS) et on en vient à oublier qu'on ne la voit pas tellement le travail sur la voix est dense. Joaquin Poenix à travers son personnage montre la réalité d'aujourd'hui et son amplification de demain: nous avons désormais deux historiques: celui de notre vie et celui de notre ordinateur. Homme et machine ne font qu'un, d'ailleurs à aucun moment l'ordinateur ne semble être une machine dans le film.
La relation au coeur du film entre Théodore et son OS Samantha n'a rien qui relève vraiment de la science fiction, c'est l'histoire (romancée bien sur) que vivent au quotidien tous les couples virtuels.
C'est poignant sans être oppressant, c'est léger mais grave, c'est le futur avec un arrière goût d'aujourd'hui. C'est une pièce de maître. C'est terriblement personnel et pourtant nous le partageons tous: l'intimité de notre ordinateurs et de nos téléphones.
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